Greenpeace rappelle le respect de l'accord sur la forêt
17 février 2022En RDC, l'ONG de défense de l'environnement Greenpeace alerte sur le non-respect d'un accord signé à Glasgow, lors de la COP26, pour financer la protection des forêts congolaises.
Greenpeace reproche au gouvernement congolais le non-respect de l’un de ses premiers engagements qui est la publication du rapport d’audit des concessions forestières.
"Si cet accord n’est pas respecté comme on s’en aperçoit déjà, cela veut dire que la déforestation repartira de plus belle à partir de 2023. Donc si le moratoire est levé, comme le ministère de l’Environnement le prévoit, la superficie de la forêt tropicale de la RDC qui sera remise aux sociétés d’exploitation forestière industrielle de notre pays va augmenter de vingt millions d’hectares, et voyez-vous là où on va ?", a déclaré Serge Sabin Ngwato, chargé de campagne forêt pour Greenpeace Afrique.
Même inquiétudes pour la société civile
La société civile congolaise qui exige plus de transparence dans la réforme de la gouvernance forestière en RDC.
"Il y a un certain nombre de concessions forestières qui représentent 4,4 millions d’hectares qui ont été illégalement attribuées. L’inquiétude c’est que le gouvernement prend beaucoup de temps pour répondre à la demande de l’opinion publique", estime Augustin Mpoyi, membre de l’ONG Codel, spécialisée dans les questions environnementales et de gestion des ressources naturelles.
En octobre dernier, la veille de la COP26 de Glasgow en Ecosse, le président Félix Tshisekedi a déclaré avoir été saisi de plusieurs plaintes d’irrégularités dans l’octroi de concessions forestières et ordonné la suspension de tout contrat douteux.
Le gouvernement réagit
Sur une vingtaine de concessions visées, jusque-là, le ministère de l’environnement en a suspendu seulement six.
Pour Joseph Malasi, conseiller en charge du climat au ministère congolais de l’Environnement, les réformes sont en cours et la RDC va respecter ses engagements .
"Nous nous sommes engagés à améliorer la gouvernance de nos ressources. Dans ces ressources il y a des ressources forestières. C’est d’abord un problème interne à la RDC. Nous ne sommes pas contents de voir nos concessions forestières dilapidées."
Greenpeace dit craindre que la levée du moratoire sur la délivrance de nouveaux permis de coupe d’arbres n’entre en vigueur en 2023, sans qu’une nouvelle politique de protection des forêts ne soit adoptée par le gouvernement.