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Greta Thunberg hisse les voiles

14 août 2019

L'icône de la lutte contre le réchauffement climatique, entame sa traversée de l'Atlantique à bord d'un voilier zéro carbone.

Profisegler bringen Greta Thunberg nach Amerika
Image : picture-alliance/AP Photo/K. Wigglesworth

Il y a ses fans, pour qui Greta Thunberg représente "celle qui formule des exigences justes et légitimes" et qui "reproche aux politiques leurs échecs".

Et il y a ses détracteurs, qui "attendent avec impatience que l'héroïne se révèle être une hypocrite. Car elle n'est aussi qu'un être humain, que l'on surprendra un moment donné avec une paille en plastique dans la bouche".

La Süddeusche Zeitung tente ainsi d'expliquer pourquoi la jeune Suédoise polarise autant et pourquoi elle attire autant de réprobation.

Selon le journal, elle défend une doctrine dans laquelle "l'appel à la liberté est remplacé par un appel à plus de régulation. Car la liberté et le laisser-aller des dernières décennies a alimenté la crise climatique.

La suffisance des jeunes consiste à dire à leurs parents : vous avez mal vécu et nous allons en payer le prix. Nous allons vous dire désormais comment il faut vivre pour vivre mieux."

Science-fiction

Et voilà donc que Greta Thunberg va tenter de traverser l'Atlantique en bateau. La Tageszeitung rappelle cependant qu'au-delà du voilier, faire un Stockholm-New York sans émissions de CO2 est actuellement impossible.

Une équipe de skippers professionnels naviguera le voilier jusqu'à New YorkImage : picture-alliance/AP Photo/K. Wigglesworth

En avion, "même si le secteur travaille intensivement à des carburants alternatifs, leur utilisation à grande échelle va encore prendre beaucoup de temps. Pour les grands avions de ligne, l'énergie électrique n'est pas une option pour le moment, les batteries sont tout simplement trop lourdes."

L'autre option serait alors de prendre la mer, comme Greta Thunberg. Mais les bateaux de croisière actuels sont gourmands. Même si des progrès sont possibles, note la Taz, ces navires de plaisance émettent "40% des émissions de CO2 rejetées par un avion" sur le même trajet.

Reste donc le passage sous l'océan, en passant par un tunnel, Mais là, "c'est toujours encore de l'ordre de la science-fiction".

Les climato-sceptiques très médiatisés

Le voyage de Greta Thunberg est donc avant tout symbolique, destiné à entretenir le débat sur le réchauffement climatique. Un débat dans lequel ce sont surtout les climato-sceptiques qui ont la parole.

C'est la conclusion d'une vaste étude citée par die Zeit Online. Des chercheurs américains ont trouvé, en analysant quelque 100.000 articles en anglais sur le sujet, en incluant des medias prestigieux comme le New York Times et le Guardian, que ceux qui nient le réchauffement, notamment des politiques, sont cités bien plus souvent – 50% de plus – que des experts scientifiques.

Londres-Washington, attention à la dépendance

De la traversée de l'Atlantique aux relations transatlantiques entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Le conseiller spécial de Donald Trump, John Bolton, était en visite à Londres. Il a fait part de l'enthousiasme de son patron pour le Brexit.

Un enthousiasme "qui devrait rendre les Britanniques méfiants", commente le Handelsblatt, qui estime qu'un "Brexit chaotique pourrait augmenter la dépendance du Royaume-Uni vis-à-vis des Américains".

Le conseiller à la sécurité John Bolton est réputé pour ses positions peu diplomatiques.Image : Reuters/P. Nicholls

John Bolton a ainsi proposé l'aide des Etats-Unis à Boris Johnson "pour amortir les conséquences économiques négatives d'un Brexit sans accord, "faisant entrevoir une série d'accords commerciaux pour compenser les pertes commerciales avec l'Union européenne".

"Diviser pour mieux régner"

Le Handelsblatt juge que l'objectif de Trump n'est pas de rétablir la relation spéciale entre Washington et Londres. "Il veut avant tout diviser l'Europe", selon le principe de Jules César "diviser pour mieux régner".

Le président américain pourrait ainsi se servir de la dépendance de Londres, comme par exemple dans les dossiers de politique étrangère. Car en échange d'un soutien, "Washington veut une allégeance sur des questions centrales", comme celui de suivre la ligne dure de Trump dans son conflit avec l'Iran.