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Groupes armés et gouvernement centrafricain réunis au Soudan

Jean-Fernand Koena
24 janvier 2019

La délégation des groupes armés a quitté Bangui pour Khartoum où se tient, grâce à la médiation de l’Union africaine, les pourparlers sur la paix en République Centrafricaine. 

Zentralafrikanische Republik Parteitreffen mit Präsident Touadera
Image : DW/J. M. Bares

L'ouverture de ce dialogue donne l'espoir d'un retour à la paix pour les déplacés internes à Bangassou adans le sud, Bambari dans le centre, Batangafo dans le nord et Bria dans le nord-est, y compris à Ippy et Alindao. Malgré l'échec de plus de sept accords pouvant ramener la paix, les déplacés ne perdent pas espoir. 

"Nous attendons des groupes armés et du gouvernement qu’ils puissent favoriser notre retour au sein de notre famille. Nos enfants veulent aussi aller à l'école comme les autres", a témoigné une femme déplacée de Bambari.

A Bangui, précisément dans le quartier PK 5, l'heure est à la préparation des habitants à la paix. L'Imam Oumar Gony se dit confiant dans l'aboutissement de ces discussions de Khartoum. 

"Nous souhaitons le retour de la paix à Bangui. Nous sommes fatigués du désordre qui prévaut depuis des années. C'est le massage que nous diffusons tous les jours". 

Image : Getty Images/AFP/G. Grilhot

Tension sécuritaire

Les délégations ont quitté Bangui dans un contexte de tension sécuritaire dans la Mambéré Kadéï, faisant 14 morts dont un gendarme et un auxiliaire de la gendarmerie. Des attaques attribuées aux hommes de Sidiki, leader des 3R (Retour, Réclamation et Réconciliation). 

Poursuite des actes de violences 

En représailles, des scènes de violences et de pillages ont été enregistrées le 21 janvier à Carnot où des hommes assimilés aux Antibalaka s'en sont pris aux commerçants musulmans, a-t-on appris des sources locales. "Ce sont des jeunes qui sont venus s'attaquer à la communauté musulmane en réponse aux événements au village", a expliqué Zaoro Sangou à Gadzi.

Les points de divergence

A Khartoum, environ 144 points de revendication seront traités et compilés par l'Union africaine. La société civile centrafricaine souhaite le succès de ce dialogue tout en alertant sur le respect de la Constitution.

"D'abord la nécéssité de faire en sorte que les textes fondateurs de la République soient respectés notamment la Constitution. Et les conclusions populaires à la base etc.", a explique Paul-Créscent Beninga, le porte-parole du groupe de travail de la société civile sur la crise en République centrafricaine.

Khartoum a déjà abrité en 2018 les pourparlers avec les principaux groupes hostiles à la main tendue du pouvoir de Bangui.

 

Foto : images d'illustration