Guerre des chefs au sein de la coalition
22 mars 2011Jamais une pareille offensive n'avait été conduite sans déterminer auparavant qui, des Etats-Unis, de l'ONU, de l'OTAN ou encore de l'Union européenne comme cela a été le cas par le passé, en assumera la direction. Or, depuis le début des bombardements, la coalition apparait comme une « coalition de pays volontaires », selon le terme en vigueur, sans qu'ait été précisé quel en serait le chef.
Jusque là ce sont les Etats-Unis qui ont accepté de coordonner cette opération depuis leur centre de commandement Afrique basé à Stuttgart en Allemagne. Mais Washington a fait savoir que ce n'était que de manière provisoire. « Nous espérons, dans quelques jours, être en mesure de transmettre le rôle principal à d'autres. Nous allons continuer à soutenir la coalition, à en faire partie, nous aurons toujours un rôle militaire. Mais nous n'aurons pas le rôle principal », a déclaré le ministre américain de la défense, Robert Gates.
La France dit non à l’OTAN
Le gouvernement américain est en réalité très réservé depuis le début face à cette opération. Il redoute en effet le risque d'enlisement et ne souhaite pas s'engager dans une troisième guerre après l'Irak et l'Afghanistan. Qui plus est, Barack Obama doit faire face sur la scène intérieure aux critiques de l'opposition républicaine qui lui demande en quoi la situation en Libye menace-t-elle les intérêts vitaux des Etats-Unis.
Face à cela, la logique voudrait que l'OTAN prenne le relais des Etats-Unis. Mais la France y est opposée. De même que les pays arabes qui n'ont semble-t-il plus toute confiance dans l'Alliance depuis la guerre en Afghanistan. Mais il y urgence car certains pays comme l'Italie ou le Canada réclament que l'OTAN assume le commandement. La Norvège a suspendu sa participation dans l'attente d'un éclaircissement. Mais le scénario le plus probable est bien la prise de commande par l’Alliance atlantique qui, si les opérations devaient durer, serait la seule en mesure de fournir les moyens nécessaires pour coordonner une telle offensive.
Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Sandrine Blanchard