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Guerre en Ukraine : explosions à bord d’un navire russe

Avec agences | Avec ARD
14 avril 2022

Le croiseur Moskva, en mer Noire, a été gravement endommagé. C’est l’un des plus importants revers pour l’armée russe depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. 

Le navire Moskva, au port de Sébastopol, le 7 avril 2022
Image : Maxar Technologies/AP/picture alliance

Le croiseur Moskva, en mer Noire au large d'Odessa, a été "gravement endommagé", après un important incendie à bord, apparement causé par des explosions de munitions, selon le ministère russe de la Défense, qui assure que "le foyer de l'incendie a été circonscrit" et que "l'armement principal de missiles n'a pas été abîmé".

De son côté, l'Ukraine affirme avoir attaqué le bâtiment. "Des missiles Neptune qui protègent la mer Noire ont causé d'importants dégâts à ce navire russe", assure le gouverneur ukrainien de la région d'Odessa, au sud de l’Ukraine.

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"C’est un coup très dur pour le prestige de la marine russe, dont c’est le navire amiral et le plus grand navire dans toute la mer Noire", commente Gustav Greisel, du European Council on foreign relations, dans une interview à la radio-télévision publique allemande ARD. "C’est aussi une alerte pour la marine russe qu’elle ne peut pas se déplacer sans conséquences au large des côtes ukrainiennes."

Un quart des Ukrainiens sont actuellement déplacés à cause de la guerreImage : Tetiana Dovgan

Offensive majeure dans l’est

Toujours sur la côte ukrainienne, la ville de Marioupol, port stratégique sur la mer d’Asov, semblerait sur le point de tomber, alors que les poches de résistance ukrainiennes continuent à rétrécir. Le maire de Marioupol dément toutefois ce jeudi [14.04.22] la prise de contrôle russe du port, la qualifiant de "fausse nouvelle". Selon les autorités ukrainiennes, les évacuations de civils devaient reprendre après la suspension, hier, des couloirs humanitaires.

En face, la Russie accuse l’armée ukrainienne d’avoir bombardé deux villages russes près de la frontière entre les deux pays. En réponse, l’armée russe menace de frapper des centres de décision dans le capitale, Kiev, en cas de nouveaux incidents sur son territoire.

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Pendant ce temps, l’est de l’Ukraine continue à se préparer à une offensive majeure. D’après l’expert Gustav Greisel, on "observe depuis des semaines un rassemblement de forces nouvelles, qui arrivent dans le Donbass. Il est difficile d’avoir un nombre exact, mais on estime que près de 60.000 soldats vont arriver en renfort. Ce déploiement est très avancé. En principe, une offensive pourrait être lancée d’un jour à l’autre."

Poutine veut "réorienter" les exportations d’hydrocarbures russes

L’énergie reste au coeur du bras de fer économique entre le Russie et l’Europe, qui cherche désormais à se défaire de sa forte dépendance, notamment au gaz russe. Vladimir Poutine accuse ce jeudi Bruxelles de "déstabiliser le marché" en voulant se passer d'hydrocarbures russes. En retour, le chef du Kremlin dit vouloir "réorienter" les exportations vers l’Asie.

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L’énergie, mais aussi les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, continuent à alimenter les inquiétudes dans le monde. En Allemagne, près de 80% des entreprises s’attendent à devoir essuyer des répercussions financières de la guerre, à en croire un sondage du German-Business-Panel-Monitor mené auprès d’un millier d’entreprises. 

La Russie est le premier fournisseur en gaz de l'EuropeImage : Alexander Nemenov/AFP/Getty Images

Plus globalement, la Banque Mondiale (BM) alerte contre un risque accru de troubles sociaux et humanitaires à cause de la hausse des prix des denrées alimentaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), alors que la Russie et l’Ukraine sont d’importants exportateurs de céréales et d’engrais.

La BM rappelle ainsi que "historiquement, dans la région MENA, les augmentations des prix du pain ont contribué à davantage de troubles sociaux et de conflits".