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Guerre et paix...

Christophe Lascombes12 décembre 2013

Les quotidiens allemands reviennent sur l'Ukraine, mais s'intéressent d'abord au jugement rendu hier à Bonn sur l'attaque aérienne de l'OTAN en Afghanistan qui avait fait un nombre important de victimes civiles.

Le camion-citerne bombardé en Afghanistan sur ordre d'un colonel allemand
Le camion-citerne bombardé en Afghanistan sur ordre d'un colonel allemandImage : picture-alliance/dpa

Le général de brigade allemand, à l'époque simple colonel, n'a pas manqué à son devoir, lance die tageszeitung. Il ne pouvait pas savoir que des civils et des enfants, et pas seulement des talibans, se trouvaient aussi autour des véhicules citernes volés. C'est pourquoi l'Allemagne ne doit pas verser de dommages et intérêts aux victimes civiles qui avaient porté plainte en ce sens. Si le droit a parlé, ce jugement laisse toutefois un arrière-goût amer.

Les juges de Bonn ont mis fin à une incertitude juridique, estime de son côté la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ils ont rejeté la responsabilité juridique d'un état engagé dans une situation de guerre. Pourtant, ce dossier cache le terrible dilemne auquel sont confrontés les officiers allemands engagés sur de tels théâtres d'opérations et qui, face à une situation dangereuse, doivent prendre très rapidement des décisions qui engagent la sécurité de leurs hommes.

Aujourd'hui, les soldats allemands ont quitté la région de KunduzImage : picture alliance/empics

C'est la logique de la guerre, regrette die Süddeutsche Zeitung. À la guerre, les soldats ne sont pas comme les policiers qui doivent toujours respecter le principe de la proportionnalité des moyens mis en œuvre. À la guerre, il faut parfois éliminer le plus grand nombre d'adversaires. Les soldats doivent juste respecter le droit international. Si le colonel allemand avait su qu'il allait bombarder des civils, cela aurait été un crime de guerre. A contrario, cela signifie aussi que si l'on rejette cette conception du droit, on n'envoie pas ses soldats à la guerre.

Le quotidien de Munich revient également dans ses colonnes sur l'évolution de la situation en Ukraine.

Ce qui fait dire à die Welt : Viktor Ianoukovitch, le président ukrainien, ne manque pas d'air. Se déclarer éventuellement prêt à signer l'accord d'association avec l'Union europénne si celle-ci lui verse 20 milliards d'euros ressemble à l'histoire d'un type à qui l'on donne une Ferrari, mais qui refuse de l'utiliser tant qu'on ne lui construit pas la villa qui va avec.

Le président Ianoukovitch joue un drôle de jeu avec la Communauté EuropéenneImage : picture-alliance/dpa

Le chef de l'État ukrainien sait que l'Union Europénne ne donnera pas un sou si la répression des manifestations reste aussi violente, constate la Frankfurter Rundschau. Il est vrai que les chances de ces protestataires ne sont pas aussi mauvaises qu'on le dit. Au cours des 25 dernières années, les mouvements pacifiques de protestation ont connu beaucoup de succès en Europe, conclut le quotidien de Francfort.