1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Guillaume Soro condamné à 20 ans de prison

28 avril 2020

L'ancien chef de la rébellion ivoirienne, candidat à la présidentielle d'octobre 2020, a été condamné à 20 ans de prison pour "recel de détournement de deniers publics" et "blanchiment de capitaux".

L'ancien président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro
Image : picture alliance/dpa

L'audience du tribunal correctionnel d'Abidjan a été boycottée par ses avocats. 

Accusé d'avoir acheté en 2007 sa résidence d'Abidjan avec des fonds publics, M. Soro, qui vit en France, a été condamné à "20 ans d'emprisonnement, 4,5 milliards F CFA d'amendes" (6,8 millions d'euros), la confiscation" de sa maison et la privation de droits civiques pour 5 ans.

Un nouveau mandat d'arrêt a été émis à l'encontre de l'ancien président de l'Assemblée nationale qui, sauf appel fructueux, se voit ainsi interdire de se présenter à la présidentielle d'octobre.

M. Soro devra en outre verser 2 milliards de F CFA (3 millions d'euros) de dommages et intérêts à l'Etat de Côte d'Ivoire. 

"La Cour africaine des Droits de l’Homme a rendu une décision: suspendre toute procédure judiciaire à son encontre et à celle de ses proches. Tous ceux qui ont été injustement arrêtés depuis le 23 décembre, jusqu’aujourd’hui, il faut les libérer, jusqu’à ce que la Cour se prononce sur le fond",  avait déclaré à la DW avant l'audience l'ancienne ministre Me Affoussiata Bamba Lamine. 

 

Contre l'avis de la Cour africaine 
     

Le 22 avril, la Cour africaine avait ordonné à la Côte d'Ivoire de suspendre le mandat d'arrêt contre Guillaume Soro et de remettre en liberté 19 de ses proches, emprisonnés depuis quatre mois.

Outre l'affaire de recel et de blanchiment, M.Soro fait l'objet de poursuites depuis fin décembre 2019 pour une tentative présumée d'"insurrection".

Longtemps allié du président Alassane Ouattara, qu'il a aidé à porter au pouvoir pendant la crise pots-électorale de 2010-2011, Guillaume Soro, 47 ans, était devenu Premier ministre, puis président de l'Assemblée nationale, avant de se brouiller, puis de rompre avec le chef de l'Etat début 2019, ce dernier voulant brider ses ambitions présidentielles, selon les observateurs.