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Réactions en Guinée aux poursuites contre Alpha Condé

Bangaly Condé
5 mai 2022

Le président déchu de Guinée, Alpha Condé, et une vingtaine d'anciens hauts dignitaires sont poursuivis en justice. Réactions à Conakry.

Alpha Condé, en partance pour Abou Dhabi, en janvier 2022
Alpha Condé, en partance pour Abou Dhabi, en janvier 2022Image : Präsidentschaft der Republik Guinea

En Guinée, l'ancien président, Alpha Condé, et une vingtaine d'anciens hauts cadres dont plusieurs ministres, sont poursuivis pour crimes de sang. C'est le procureur général de la Cour d'appel de Conakry qui l'a annoncé mercredi [04.05.22]. Cette information suscite de nombreuses réactions aussi bien dans la rue qu'au sein des organisations de défense des droits de l'homme.

Accusations et troisième mandat

L'ancien président, Alpha Condé, et une vingtaine d'anciens cadres dont plusieurs ministres sont notamment accusés d'assassinats, d'actes de torture et d'enlèvements. Ils sont poursuivis pour des crimes de sang liés aux manifestations réprimées sous Alpha Condé. 

>>> Lire aussi : Guinée : l'opposition rejette la transition de 39 mois

Le sujet est largement commenté à Conakry et en province. Selon Oumar Dabo, un citoyen rencontré dans la commune de Matoto, le procureur doit faire la différence entre le troisième mandat et les crimes de sang.

"La liste [des personnes poursuivies] est composée des acteurs qui ont soutenu le troisième mandat, remarque-t-il. Est-ce que le nom de certains a à avoir sur cette liste ? Comment peut-on dire que certains aussi ont commis des crimes de sang ? Soutenir le troisième mandat n'est pas forcément pas synonyme de crimes de sang!"

Mamady Doumbouya suscite des espoirs prudentsImage : Cellou Binani/AFP

Pour Aly Camara, si la justice doit poursuivre ceux qui ont commis des crimes de sang, elle ne doit pas cependant oublier les organisateurs des manifestations de rue. Il invite le procureur à s'intéresser à toutes les parties prenantes. "Je ne comprends pas le procureur : comment peut-il s'aligner d'un seul côté?, s'interroge Aly Camara. Les crimes de sang se sont produits pendant les manifestations politiques. Et pourtant, il y avait la mouvance de l'opposition et des représentants de la société civile, comme le FNDC. Normalement, s'il devrait lancer les gens qui ont commis les rimes de sang, il devrait s'en prendre à tous les niveaux."

>>> Lire aussi : Cédéao : les sociétés civiles demandent un allègement des sanctions

Des espoirs prudents

Les organisations de défense des droits de l'homme se réjouissent de l'ouverture de cette information judiciaire contre Alpha Condé et plusieurs anciens hauts dirigeants. Le président d'Avocats sans frontières Guinée, Christophe labilé Koné, indique qu'il sera là pour suivre l'évolution de ce dossier. "Pour le moment, on a bon espoir, déclare-t-il. Je ne peux pas prédire ce qui va se passer mais nous avons souvent demandé qu'il y ait l'ouverture de procédures contre les auteurs , les commanditaires et les complices. C'est ce que le procureur vient de faire et c'est un premier pas. Nous allons toujours veillez au grain."

>>> Lire aussi : Guinée : d'importants cadres du RPG en prison

Pour l'instant, le Front national pour la défense de la constitution se refuse à réagir. Le mouvement de l'opposition indique que ses  avocats feront une déclaration dans la journée de jeudi. Mais, selon certaines sources, la justice pourrait étendre les poursuites aux organisateurs des différentes manifestations. 

 

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