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La junte guinéenne continue de récupérer les biens de l'État

Bangaly Condé
22 février 2022

La semaine dernière, ce sont deux leaders politiques qui ont été sommés de libérer des biens immobiliers et fonciers appartenant au domaine privé de l'Etat.

Plusieurs anciens ministres des précédents gouvernements ainsi que des hauts cadres de l'administration sont visés par cette opération pilotée par la Cour de répression des infractions économiques et financières
Plusieurs anciens ministres des précédents gouvernements ainsi que des hauts cadres de l'administration sont visés par cette opération pilotée par la Cour de répression des infractions économiques et financièresImage : Sunday Alamba/AP/picture alliance

L'affaire prend de l'ampleur : les leaders politiques concernés brandissent des documents certifiant qu'ils sont bien propriétaires des domaines qu'ils occupent depuis plusieurs années; le sujet s'est invité dans les assemblées générales des partis politiques le weekend dernier et des possibilités de manifestations ne sont pas exclues, déclare Cellou Dalein Diallo, le chef de l'union des forces démocratique de Guinée, l'une des plus grandes formations politique du pays.

L'un de ses avocats indique à la Deutsche Welle que la résidence de son client relevait du domaine privé de l'État. "Ce qu'il faut savoir c'est que les biens qui relèvent du domaine  public de l'État sont incessibles et inaliénables", explique Maître Amadou Diallo. Mais, "les biens qui sont réclamées actuellement ne relèvent pas du domaine public de l'État. Ce sont des biens qui relevaient pour certains du domaine privé de l'État.  Et que l'État a vendu. Des lors que l'État a vendu ces biens là, ils ne font plus parti des biens de l'État. Donc le code foncier et domanial est clair ce sont les règles du code civil qui s'appliquent."

Rencontre entre la junte et les concernés

A cause de la montée en puissance de menaces de manifestations sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux, le Conseil national du rassemblement et de la démocratie (CNRD) a rencontré lundi après-midi (21.02.2022) certains leaders politiques. Rencontre au cours de laquelle, les dirigeants ont réaffirmé leur engagement de poursuivre la récupération des biens de l'état. Les militaires ont par ailleurs mis en garde toute personne qui serait tentée de troubler l'ordre public.

'Nous demandons que cela se fasse dans le cadre de la justice' (Sidya Touré)

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Le leader Sidya Touré était présent à cette rencontre. Il invite la junte militaire au respect des lois nationales : "Nous avons une rencontre avec une partie du CNRD (...) Il ont signifié leur volonté de  continuer la récupération des biens. Nous n'avons pas contesté mais nous avons demandé que cela se fasse dans les conditions indiquées par le colonel Doumbouya lors de la prise du pouvoir à savoir dans le cadre de la justice"

Malgré plusieurs tentatives, le directeur national du patrimoine bâti n'a pas voulu se prononcer sur le sujet. Selon nos informations, près de 100  familles sont concernées par cette récupération des domaines publics. Parmi elles, la petite sœur de l'ancien président Ahmed Sékou Touré et de son Premier ministre Lansana Béavogui. Toutes les familles sont invitées à quitter les domaines d'ici le 28 février 2022.

 

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