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Guinée : la durée de la transition fait toujours débat

Bangaly Condé
12 mai 2022

Le Conseil national de la transition a validé la tenue des prochaines élections dans un délai de 36 mois au lieu de 39 proposé par la junte au pouvoir.

Le colonel Mamady Doumbouya le président de la transition en Guinée.
Le colonel Mamady Doumbouya le président de la transition en Guinée.Image : Xinhua/imago images

La validation d'un délai de 36 mois par le Conseil national de la transition (CNT) pour la tenue des prochaines élections n’est pas du goût d’une grande part de la classe politique. Ceux-ci estiment que le CNT n’est pas l’instance habilitée à se prononcer sur la durée de la transition militaire. Certains conseillers du CNT sont sortis de la salle pendant le vote de la résolution. 
Après avoir choisi un délai de transition de 39 mois, la junte militaire l’a transmis au Conseil national de la transition pour validation. Le Conseil a examiné et adopté une durée de 36 mois, soit trois ans. 

Lire aussi : Guinée : l'opposition rejette la transition de 39 mois

Un delai résonnable

Une durée qui est mal perçue par plusieurs formations politiques, dont le parti de l’ancien président Alpha Condé et de Cellou Dalein Diallo. 
"Nous avons fait une déclaration en annonçant que le colonel Mamady Doumbouya se permet de proposer un chronogramme de 39 mois à lui seul sans nous consulter et aussi pour alerter l’opinion nationale et internationale sur le fait que le CNT n’a aucun droit, ni aucune légitimité, à se mêler de la durée de la transition" explique Rafiou Sow, président du Parti du renouveau et du progrès l’un des signataires de la déclaration.
En revanche, certaines coalitions de partis politiques estiment que ce délai de trois ans proposé par la junte militaire est raisonnable. C’est le cas du Bloc libéral du docteur Faya Milimono. 
Ce dernier affirme que certains responsables politiques ne mettent pas assez l’accent sur l’ampleur de ce qui est à faire et que pour cela, il faut du temps.
"Au Bloc libéral et à la CPR, quand nous avons reçu les dix chantiers à mettre en œuvre nous avons passé toute une journée ici au siège du BL. Au cours de nos échanges et de notre plénière, nous nous sommes rendu compte que les 36 mois sont convenables pour les accomplir" précise Faya Milimono.

Visite d'une délégation de la Cédéao à Conakry pour parler de la transition.Image : Präsidentschaft Guineas

Lire aussi : Guinée: l'opposition refuse de présenter une autre feuille de route pour la transition

Une question de compétence

Pendant le vote de la résolution au CNT, certains conseillers sont sortis de la salle. Sayon Mara est l’un d’eux et il affirme que le Conseil national de la transition n’a aucune compétence pour valider un chronogramme. Pour lui, ce rôle revient aux forces vives de la nation.
"Je suis sorti hier de la salle parce que l’article 77 de la charte est clair et dispose que la durée de la transition est fixée en commun accord avec les forces vives de la nation et le CNRD" explique  Sayon Mara tout en précisant que le plus important est que les attributions du CNT sont définies dans la même charte en son article 57. Il assure par ailleurs que "quand vous prenez cet article, vous ne verrez nullement la fixation ou la validation du chronogramme et la durée de la transition".
Les partis politiques qui s’opposent à la durée de la transition et le Front national pour la défense de la Constitution n’excluent pas de descendre dans les rues pour se faire entendre. 
La Cédéao pour sa part ne s’est pas encore prononcée sur cette durée de la transition en Guinée mais il n’est un secret pour personne qu’elle considère une durée de trois ans comme "pas acceptable".

Ecoutez les précisions de Bangaly Condé

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