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Guinée : de nouveaux déguerpissements qui passent mal

Bangaly Condé
18 mars 2021

Les autorités évacuent les petits commerces qui empiètent sur les artères principales. Les Guinéens se plaignent de voir leur outil de travail détruit.

Selon les autorités de Conakry, l’opération vise à libérer l’espace public occupé
Selon les autorités de Conakry, l’opération vise à libérer l’espace public occupéImage : John Wessels/AFP

Depuis plusieurs jours, les bulldozers mènent des actions de déguerpissement à Conakry et en périphérie. Plusieurs kiosques, restaurants et certaines habitations ont été démolis.

L’opération est pilotée sur le terrain par le ministère de l’Habitat et le gouvernorat de la ville de Conakry. Selon de préfet de Coyah, une ville de la périphérie située à 50 kilomètres de la capitale, il s’agit de la récupération des emprises illégalement occupées par des citoyens.

Lire aussi → Guinée : les habitants de Kaporo sont toujours sans logement

Réduire les embouteillages, vraiment ?

Aziz Diop parle des domaines déjà récupérés dans sa juridiction.

"J’ai perdu 60% de ma clientèle" (Un vendeur)

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 "Le ministre de la Ville et de l’Aménagement du territoire a visité la ville de Coyah et il a procédé à des opérations de déguerpissements. Notamment la récupération des domaines publics de l’Etat", explique-t-il. Aziz Diop constate qu’"Au quartier Sambaya, tout a été dégagé pour diminuer les embouteillages. Les emprises sont libérées, restaurées et opérationnelles. Nous sommes très contents de l’opération. Cela n’est contre personne, c’est pour le bien-être et le cadre de vie décent des populations de ce pays".  

De Kaloun, au centre-ville de Conakry, jusqu’à Dubréka et Coyah, plusieurs quartiers sont concernés. Certains commerçants ont préféré se précipiter pour libérer les lieux avant l’arrivée des bulldozers.

Perte des clients

Les restaurants et les vendeurs de quartiers sont les plus touchés. C’est le cas de Mohamed Bangoura qui a vu sa boutique complètement détruite. Il dit avoir perdu toute sa clientèle.

"Un jour à 17 heures ils sont venus marquer nos boutiques au bord de la route. Le lendemain, les gens se sont mis à démonter eux-mêmes leur boutique parce que quand ils viennent c’est de la merde… ", précise Mohamed Bangoura. Il estime avoir "perdu tous mes clients. C’est là-bas que je vends maintenant mais les clients qui passaient ne me voient plus. J’ai perdu 60% de ma clientèle."

Plusieurs opérations de ce genre ont déjà été conduites mais le manque d’aménagement des lieux dégagés amène les riverains à y revenir. Cette fois-ci, les destructions ont pris plus d’envergure et ont touché des endroits appartenant même à l’administration.