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Guinée : des entreprises allemandes épinglées

9 décembre 2020

Des entreprises allemandes épinglées pour violations des droits de l’homme, notamment en Guinée. Elles sont accusées de faire des profits en nuisant à la population et à l'environnement.

Sur un site minier à Debélé en Guinée
Sur un site minier à Debélé en GuinéeImage : DW/B. Barry

Dans un rapport publié ce mercredi par l'alliance "Initiative Lieferkettengesetz", à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme, des entreprises allemandes telles que Aldi, ING DiBa (filiale allemande du groupe néerlandais ING) et HeidelbergCement, sont accusées de faire des profits en nuisant à la population et à l'environnement. 

"De la banane à la bauxite", c’est le titre de ce rapport qui dénonce la responsabilité de plusieurs entreprises allemandes dans des atteintes aux droits de l’homme dans des pays comme l’Indonésie, l’Equateur et la Guinée. 

Pollution à grande échelle

L'exploitation des mines à des conséquences néfastes sur l'environnement Image : Reuters/C. Coumans

En Guinée, la banque ING DiBa est accusée d’avoir fait un prêt d’un million d’euros à la Compagnie de bauxite de Guinée, pour financer l'expansion d'une mine qui aurait provoqué des réinstallations forcées de population et la pollution des eaux locales.

Pour Gertrud Falk, responsable des droits de l'homme chez "FIAN Allemagne", une ONG signataire de ce rapport, "il s’agit de violations des droits de l’homme à travers une mine de bauxite dans l’ouest de la Guinée dans la région de Boké. Nous émettons des critiques liées à l'agrandissement de cette mine, ce qui a entraîné des violations des droits de l’homme avec la pollution de l’eau. La plupart des sources d’eau qu’utilisent les populations sont fortement contaminées."

"La plupart des sources d’eau sont fortement contaminées" Gertrud Falk,(Ong FIAN Allemagne)

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Pascal Tanguiano, activiste guinéen des droits de l’homme, dénonce lui aussi, cette réalité, mais reconnait que des efforts sont faits par l’Etat guinéen pour changer les choses. "On peut reconnaitre d’une part qu’il y a quelques atteintes aux droits de l’homme et que d’autre part, le cadre institutionnel et législatif évolue. Pour les atteintes aux droits de l’homme, il s’agit de questions environnementales, la destruction des forêts, la pollution des cours d’eaux, des sols et le droit à la santé qui est atteint."

L'Etat allemand doit agir

Qu'il s'agisse de bananes en Equateur, de ciment en Indonésie ou de bauxite en Guinée, il n'est plus acceptable, selon l’ONG Fian, que des entreprises allemandes acceptent que leurs profits nuisent à la population et à l'environnement. "Nous demandons au gouvernement allemand l’adoption d'une loi qui obligerait les banques à examiner si les crédits qu’elles veulent accorder à certains projets ne risquent par de violer les droits de l’homme et provoquer la pollution et la dégradation du climat dans les pays bénéficiaires. Et si c’est le cas, elles ne doivent pas accorder ces crédits", préconise Gertrud Falk.

"Initiative Lieferkettengesetz" est une association de 118 organisations de la société civile, dont Oxfam Allemagne, FIAN, PowerShift et Misereor, ainsi que de nombreuses autres organisations de défense des droits de l'homme, de développement et de l'environnement, des syndicats et des acteurs religieux. 

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