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Guinée : Ibrahima Chérif Bah va mal

19 mars 2021

L’opposant, en prison depuis novembre 2020, a été hospitalisé d’urgence dans la nuit de mercredi à jeudi à l’hôpital "Ignace Deen" de Conakry.

Ibrahima Chérif Bah a été arrêté dans la matinée de ce mercredi, 11 novembre 2020 à Conakry
Ibrahima Chérif Bah a été arrêté dans la matinée de ce mercredi, 11 novembre 2020 à ConakryImage : Ibrahima Chérif Bah/Facebook

L’état de santé de Ibrahima Chérif Bah, vice-président du parti de l’opposant Cellou Dallein Diallo, arrivé officiellement deuxième à la présidentielle de 2020, s’est considérablement détérioré cette semaine. L'opposant a même été hospitalisé d’urgence, dans la nuit de mercredi à jeudi, à l’hôpital "Ignace Deen" de Conakry.

En cette fin de semaine, son épouse Maimouna Chérif Bah est inquiète et exige sa libération ainsi que celle des autres dirigeants du parti incarcéré après la présidentielle d’octobre 2020.  Les résultats de ce scrutin sont toujours contestés par l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et son président, Cellou Dalein Diallo. 

"Je demander particulièrement à monsieur Alpha Condé de libérer ces prisonniers" (Maimouna Cherif Bah)

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"Je veux profiter de votre micro pour lancer encore un appel en direction du pouvoir en place", dit, ce vendredi sur les ondes de la DW, Maimouna Chérif Bah. "Je demande particulièrement à monsieur Alpha Condé de libérer ces prisonniers qui n’ont rien fait, qui ne sont que des innocents, qui sont en train de croupir dans des conditions inacceptables dans cette prison. Ils ne vont pas fuir. Et jusqu’à preuve du contraire, il y a la présomption d’innocence et qu’ils puissent répondre quand ils veulent à la justice",

Des accusations graves

La dizaine de dirigeants du parti de Cellou Dalein Diallo sont poursuivis pour "fabrication et détention d’armes de guerre et atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation". 

"Le président Alpha Condé souhaite n’avoir aucune opposition en face de lui" (Ibrahim Sorel Keita)

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Ces accusations sont "montées de toutes pièces", selon le président du Collectif pour la transition en Guinée. Il estime qui il s’agit d’une manœuvre du président guinéen, Alpha Condé, pour faire taire ses opposants.

"Le président Alpha Condé souhaite n’avoir aucune opposition en face de lui, à transformer hélas ce pays formidable en vaste prison à ciel ouvert, dans laquelle les journalistes sont emprisonnés dès qu’ils émettent un avis qui ne plait pas au pouvoir. Et les opposants sont séquestrés", regrette Ibrahim Sorel Keita.

Saisine de la justice sous-régionale

Les avocats des opposants membres de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) ont saisi cette semaine la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l’Ouest (Cédéao).

L’opposant Cellou Dalein Diallo dénonce l’arrestation de ses militants Image : Nadia Nahman

Ils demandent à cette juridiction sous-régionale de se prononcer sur une procédure qu’ils estiment défaillante. Ils invoquent ainsi la violation de la présomption d’innocence, la violation des droits de la défense, le manque de visibilité sur le calendrier judiciaire de ce dossier et surtout le mauvais état de santé de ces opposants. Certains auraient contracté la Covid-19.

Contacté au téléphone, Albert Damantang Camara, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, n'a pas répondu. De même que son collègue, le ministre de la Justice, Mory Doumbouya.

Dans un rapport publié mercredi, Amnesty international a dénoncé cette série d'emprisonnement des opposants Guinéens. L'ONG de défense des droits de l'homme a également déploré le décès en prison de quatre militants de l’opposition.

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