Guinée : l'opposition se met en alerte
7 octobre 2013Une semaine après la tenue des législatives en Guinée, il restait ce lundi sept circonscriptions électorales dont les résultats étaient toujours attendus. Dimanche, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a publié des résultats partiels provisoires. Résultats dans lesquels le parti au pouvoir et ses alliés sont en tête.
La coalition de l'opposition invoque des fraudes massives et réclame l'annulation du scrutin. A l'issue d'une réunion ce lundi, la coalition a annoncé son retrait du comité de suivi du processus électoral et de diverses commissions paritaires techniques. Elle maintient néanmoins ses représentants au sein de la CENI. L'opposition a également demandé à ses partisans de rester en alerte. De quoi compliquer davantage la médiation en cours dans l'objectif d'empêcher des troubles.
Echec de la médiation ?
Tout le week-end écoulé, c'était un balai diplomatique. Le représentant spécial de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Said Djinnit épaulé par les représentants de la France, des Etats-Unis et de l'Union européenne a mené des consultations avec les différents acteurs politiques. Consultations ayant abouti à une déclaration appelant au calme et à la publication transparente des résultats.
Or il semble bien que les derniers chiffres provisoires publiés par la commission électorale ravivent la tension. D'après ces chiffres, le parti au pouvoir aurait seize élus au scrutin uninominal contre quinze pour le collectif de l'opposition. L'on attend les résultats des sept circonscriptions électorales restantes. Les deux-tiers des sièges de l'assemblée (76 au total) vont ensuite être attribués à la proportionnelle.
Ces résultats sont rejetés par l'opposition qui tient une réunion décisive ce lundi. Sydia Touré, un des principaux opposants s'est confié à la Deutsche Welle juste avant le début de cette réunion :
« Depuis le début nous disions que nous ne reconnaissions pas ces résultats ! Quant à la médiation, elle est toujours ici mais ... la CENI ne tient pas compte de ce que dit la médiation en attendant ! En tout cas nous n'en voyons pas les conséquences sur les résultats qui sont publiés. »
La CENI défend son travail
Face aux reproches de l'opposition, la commission électorale nationale indépendante se défend. Yéro Condé est le directeur de la communication de la commission :
« L'opposition est dans son rôle. Quant à nous, nous travaillons avec beaucoup de sérénité et nous pensons que les résultats parlent d'eux-mêmes. Nous n'avons reçu aucune injonction pour déterminer les résultats de ce processus électoral dont la publication prouve que la CENI n'a entrepris aucune fraude. »
Parmi les sept circonscriptions dont les résultats sont attendus, trois se situent dans la capitale Conakry que se disputent le pouvoir et l'opposition. Il y a notamment la circonscription de Matoto qui concentrerait 7% de l'électorat du pays et qui est présentée comme un fief de la mouvance présidentielle.
Ci-dessous, le point à 17:00 TU