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Echauffourées à Conakry lors d’une manifestation anti-junte

Bangaly Condé | Avec agences
28 juillet 2022

En Guinée, le Front national pour la défense de la Constitution a bravé l’interdiction de manifester des autorités militaires. Reportage à Conakry.

Un manifestant distribue des fanions aux couleurs du FNDC
Les protestataires sont opposés à la durée de la transition prévue par la junteImage : CELLOU BINANI/AFP/Getty Images

Un dispositif sécuritaire avait été déployé tôt ce jeudi matin (28.07) au rond-point de la Tannerie sur l’autoroute Fidel Castro où le regroupement devait avoir lieu, à l’appel du Front national pour la défense de la Constitution.  

En dépit de ce dispositif sécuritaire, des échauffourées ont vite éclaté entre de jeunes manifestants et les forces de l’ordre dans plusieurs endroits de la capitale, notamment à Hamdalaye Bambeto et à Koloma dans la commune de Ratoma.

À Hamdalaye Bambeto, un des manifestants explique qu’il s’agit d’interpeller la junte sur la transition :

"Nous voulons leur dire tout simplement que nous ne sommes pas d’accord avec la durée de trois ans qu’ils ont annoncé au peuple de Guinée. Nous voulons que l’ordre constitutionnel revienne dans l’immédiat car nous ne sommes pas dans ce mandat."

Ecoutez le reportage de notre correspondant à Conakry...

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"Ils auront affaire à la justice"

Le haut commandant de la gendarmerie nationale est arrivé en début d’après-midi à la Tannerie pour galvaniser ses troupes sur le terrain. Le message du colonel Balla Samoura est clair. Pour lui, les organisateurs de la marche auront désormais à affaire à la justice :

"L’interdiction de manifester n’a pas été respectée par les organisateurs. Ils ont initié la marche, il y a eu sommation, ils ne l’ont pas respectée et sont passés à l’acte. Cela se passera désormais entre eux et la justice." 

La réponse des responsables du Front national pour la défense de la constitution n’a pas tardé après cette déclaration du premier responsable de la gendarmerie nationale. Pour Ibrahima Diallo, responsable des opérations de la coalition, ce n’est que le début d’une série de manifestations partout en Guinée : 

"Nous sommes dans la rue parce que nous avons épuisé toutes les voies de recours. Le dialogue nous a été refusé par junte. Elle a décidé de gérer la transition de façon unilatérale. Aujourd’hui je crois que la junte est en train de perdre en crédibilité."

Des adversaires, pas des ennemis 

La tension est vive alors que le commandant de la compagnie mobile d’intervention de la police donnait des consignes à ses hommes. Le mot d’ordre est : pas de victime civile. 

"On préfère encaisser, être blessé et même être tué - mais pas de victime civile. On parle d’adversaire, pas d’ennemi. On gère."

Colonel Mory Kaba, le directeur national adjoint de la communication de la police le précise également : des dispositions ont été prises pour protéger les citoyens.  

"Aucune mairie n’a autorisé la marche, il n’y a pas de raison pour que les gens puissent marcher. C’est pour cela que nous sommes au rond pont de la Tannerie ou des manifestants ont tenté de quitter Cosa pour rallier le lieu indiqué. Vous avez vu le dispositif qui les empêche. Nous sommes là pour ça."

Selon nos informations, plusieurs jeunes manifestants ont été arrêtés par la police. Des cas de blessés aussi sont signalés dans les rangs des forces de défense de sécurité.

Dans la soirée, depuis Bissau, le président en exercice de la Cédéao, Umaro Sissoco Embalo, a affirmé avoir convaincu la junte guinéenne de réduire la transition de trois à deux ans. Cette information n'a pas été confirmée par Conakry à l'heure où nous écrivons.

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