Un ramadan sur fond de crise
12 mai 2021Les prix des denrées alimentaires et des habits de fête ont grimpé, ce qui ne permet pas à certaines familles de faire face aux dépenses pendant le ramadan. A cause de la hausse des prix sur le marché, de nombreux habitants de Conakry se rabattent donc sur les poulets.
Entouré par plusieurs clients, Mamadou Alpha Diallo, commerçant au marché Kaporo dans la commune de Ratoma, vient de vendre une dizaine de poulets.
Ces clients se plaignent de la hausse des prix à seulement quelques heures de la fête de fin du ramadan. C’est le cas d’Aminata Sylla qui est couturière.
" Les deux-là sont à 120.000, 60.000 chacun. D’habitude nous achetons cela à seulement 30.000. Cela ne va pas du tout. C’est dur à l’heure actuelle, c’est vraiment impossible " se plaint-elle.
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Une hausse générale
A propos de la flambée qui touche donc également les prix des poulets à l’approche de la fête de l’Aïd, Mamadou Alpha Diallo explique qu’il s’agit d’une conjoncture nationale.
" Vous savez, tous les prix ont augmenté, ce n’est pas le poulet seulement. Partout, tous les produits ont augmenté, la viande et même les condiments. Même les poulets de chair ou les poulets de ferme qui étaient à 30.000 sont actuellement à 65.000. Il y en a d’autres même qui vendent à 70.000 mais chez moi c’est 65.000 francs guinéens."
Mohamed Bangoura est administrateur civil au ministère guinéen de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Pour lui, cette fête sera très difficile pour les fonctionnaires parce qu’elle intervient au milieu du mois. Il a tout de même trouvé quelques habits pour ses enfants
" Nous sommes en plein milieu du mois. Je crois que la fête tombe à un moment difficile pour les fonctionnaires. Les fonctionnaires ont des difficultés pour trouver des tenues pour les enfants. Mais grâce à dieu nous avons bien passé le mois de ramadan. Nous prions dieu qu’il accepte nos prières. "
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Le respect des mesures de protection
Le matin de la fête, tous les fidèles ont l'habitude de se rassembler sur les grandes esplanades pour les prières collectives. Une démarche qui n’est pas du goût de Maimouna Diahaby à cause de la pandémie de Covid-19. Dans sa maison, elle compte donner la priorité au repas entre amis et les visites seront limitées.
" La prière se fera à la maison et la visite se fera chez des personnes qui ont les mêmes façons de respecter les mesures que nous. Donc il n’y aura pas de prière en groupe. On va rester chez nous et nous allons faire les choses comme il se doit. "
La question est de savoir si les responsables religieux vont autoriser les prières de masse pendant cette fête de ramadan. Car il y a quelques jours, l’interdiction des prières nocturnes pendant les dix derniers jours du ramadan a provoqué des violences dans plusieurs localités de Guinée.