1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Un jeune Guinéen se lance dans la culture d'ananas

Bangaly Condé
9 juin 2022

Younoussa Naby Sylla est même parvenu à cultiver plus de 10.000 pieds d’ananas dans la préfecture de Forécariah, à près de 100 kilomètres de Conakry.

Image : DW/M. M. Rahman

Il y a deux ans, le jeune journaliste a fondé son entreprise agricole dénommée Agrumes-Guinée car Younoussa Naby a toujours pratiqué l’agriculture auprès des parents. 

"J’ai quitté mes parents à l’âge de 11 ans, cela ne m’a pas empêché tout au long de mon cursus scolaire de venir les rendre visite au village dans la sous-préfecture de Kabak pendant les vacances. Et pendant ces congés et vacances, j'aidais mes parents à faire des travaux agricoles."

A (re)lire aussi : Zeinabou Diallo fabrique du chocolat en Guinée

C’est après une formation obtenue auprès d'une fondation nigériane que Younoussa Naby a commencé son projet agricole à Mafèrinya. L'initiative est financée par le biais d'une banque primaire. Ce qui permet à Younoussa Naby de lancer la culture de l’ananas dans son champ. Depuis, d’autres jeunes de Mafèrinya ont suivi l'exemple de Younoussa Naby comme Key Touré Mohamed qui a  perdu son emploi dans un hôtel de Conakry. Aujourd'hui, Key Touré Mohamed travaille avec Younoussa Naby dans les champs d'ananas de Mafèrinya. 

Image : DW

"J’ai trouvé Younoussa ici. Je fais comme lui. Il est pour moi, un bon exemple. Nous avons la même personne qui nous donne les terres cultivables et les rejets. Aujourd’hui, je suis parvenu à faire un peu de culture, je me réjouis de ce que j’ai fait."

Younoussa Naby Sylla explique ce que c'est quoi un rejet dans la culture de l'ananas. 

"Ces rejets sont de deux ou trois catégories. Il y a des rejets qu’on appelle le cayeu souterrain ou le cayeu aérien. Ces rejets poussent souvent au niveau de la racine, c’est ce qu’on appelle rejet souterrain, d’autres sortent un peu en haut au niveau de la tige, on les appelle le rejet aérien."

Manque de main d'oeuvre qualifiée

Pour la culture des ananas, Yamoussa Naby a aussi besoin davantage de main d’œuvre locale pour le défrichage et la gestion de l’eau. Ousmane Doumbouya fait partie des jeunes qui travaillent dans le champ de Younoussa Naby.

"Je suis avec Younoussa depuis qu'il est arrivé ici. Je demande à tout le monde de prendre l’exemple sur lui. Actuellement, il y a plusieurs intellectuels qui sont à Conakry qui ne font rien. Cependant, d'autres sont arrivés au village pour faire quelques activités."

Image : picture-alliance/Arco Images GmbH/J. Pfeiffer

Pour sa part, le maire de Mafèrinya assure que des mesures d’accompagnement sont envisagées pour aider les jeunes à s’investir beaucoup plus dans l’agriculture. 

"Nous allons le soutenir jusqu’au moment où nous allons quitter ici. Nous aimons des choses comme ça. Que les jeunes partent étudier et revenir travailler ici, est une bonne chose. Il a pris une très belle initiative, nous souhaitons qu’il s’entende avec les communautés. Ce que les doyens n’ont pas pu faire, si les jeunes le font nous allons les soutenir." 

Malgré cette assurance des autorités, les agriculteurs sont confrontés à plusieurs difficultés comme le vol et le manque d’eau pour arroser les plantations. Younoussa Sylla demande aux autorités d'aider les agriculteurs à sécuriser  leur production victime également d'incendies criminels.

"Autres difficultés : ce sont les feux de brousses et les incendies criminels qui nous inquiètent vraiment. Aujourd’hui, tu peux faire la culture et tu as confiance que les choses vont bien marcher si je fais une bonne récolte. Un matin, tu te réveilles et tu vois que ta plantation est complètement incendiée. Tu te mets à chercher les auteurs  que tu ne trouveras pas."

Production locale

Selon les statistiques officielles, la Guinée dispose de 13 millions de terres cultivables. Un avantage que le pays pourrait saisir pour développer son agriculture afin de faire baisser les prix des denrées alimentaires. 

Younoussa Naby Sylla espère aussi que l’Etat mettra des moyens suffisants à la disposition des agriculteurs afin de  permettre ceux-ci à produire plus pour d'atteindre l’autosuffisance alimentaire en Guinée.  

A (re)lire aussi : "Vagues de vers" avec la jeune poétesse Makémè Konaté