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Guinée : trois membres du FNDC devant la justice

2 août 2022

Oumar Sylla, Ibrahim Diallo et Saïkou Yaya Barry sont accusés de pillage, d'incendies et de troubles à l’ordre public après de violentes manifestations.

Le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte au pouvoir à Conakry
La junte au pouvoir insiste sur une période de transition de trois ansImage : Xinhua/imago images

Cinq personnes sont mortes lors des manifestations organisées vendredi (29.07) par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) qui veut convaincre la junte au pouvoir d’engagerun dialogue avec le responsables politiques. 

Pour l'instant, le pouvoir militaire reste sur sa position d'une transition de trois ans, ce que plusieurs acteurs politiques en Guinée rejettent.

Manifestations émaillées de violences

Ange Gabriel Haba est secrétaire exécutif du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne.

Il condamne la tentative du gouvernement de la transition de bloquer ce dialogue, mais s'oppose tout de même à la manière violente dont les manifestations se sont déroulées :

"D'un côté on doit condamner le comportement des forces de l'ordre et de sécurité par rapport aux violences enregistrées contre les manifestants. De l’autre, il faut aussi condamner ce comportement qui est en train d'être érigé comme une pratique chaque fois qu'il y a une manifestation. Les manifestants usent de moyens violents pour se faire entendre. Je pense que les organisateurs devraient lever le ton lorsque les manifestants utilisent la violence pour se faire entendre."

Le FNDC s'est toujours montré intransigeant aux pratiques anti-constitutionnellesImage : CELLOU BINANI/AFP/Getty Images

Oumar Sylla, journaliste et coordinateur national duFNDC largement connu sous le nom deFoniké Mengué, et Ibrahim Diallo, son responsable des opérations, ont été arrêtés dans la nuit de samedi (30.07) à dimanche par l'armée. 

Un acte condamné par leur formation politique. Abdourahamane Sano, l'ancien coordinateur national du FNDC, estime que "c'est dans le souci de la réussite de la transition que les gens ont voulu user de ce qui se trouve être leur droit naturel à manifester. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose de vouloir leur imputer les manquements qui ont eu lieu à la faveur de l'appel à manifester. Il fallait tout simplement autoriser la marche pacifique puis en assurer l'encadrement".

Une médiation dans l'impasse

Les démarches entamées par la Cédéao pour aider le pouvoir militaire et l'opposition à s'entendre sur un calendrier raisonnable de la transition ne semblent pas être fructueuses. 

Récemment, Boni Yayi, l'ancien président béninois, était à Conakry pour tenter de convaincre le gouvernement de renoncer à son projet d'une transition de trois ans. Une rencontre avec les autorités guinéennes qui, jusque-là, n'a pas servi à grand-chose.

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