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Guinée : réactions à l'interview de Doumbouya

Bangaly Condé
15 novembre 2021

Frictions avec la Cédéao, ménage au sein de la fonction publique... Les déclarations du colonel Doumbouya ne laissent pas les Guinéens indifférents.

Conakry, Guinea | Mamady Doumbouya
Image : Xinhua News Agency/picture alliance

Pour cette première interview exclusive accordée à la presse nationale, deux mois après sa prise du pouvoir, le président de la transition est apparu serein et attentif aux questions des journalistes.

L'une des annonces qui a suscité le plus de réactions, c'est celle de l'envoi très prochain à la retraite de cadres de la fonction publique. L'objectif est, selon le colonel Doumbouya, de laisser la place à des milliers de jeunes au chômage. Tidiane Touré, diplômé sans emploi se réjouit de cette annonce.

"Les gens font tout pour ne pas aller à la retraite"

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"Quand les gens ne partent pas à la retraite, comment il peut y avoir la relève ? Donc il faut responsabiliser la jeunesse qui est aujourd'hui l'épine dorsale de la fonction publique. Les gens font tout pour ne pas aller à la retraite."

D'autres acteurs que les politiques pour la transition

Les partis politiques réclament aussi l'augmentation du nombre de leurs représentants au sein des instances tranasitoires.

Mais Mamady Doumbouya leur rétorque que les partis politiques ne sont pas les seules entités engagées dans le processus de transition. Ce qui est mal perçu par certains politiciens comme Abdoulaye Kourouma.

"Il est obligé de considérer les politiques", s'insurge le président du RRD, le Rassemblement pour la Renaissance et le Développement.

"La transition elle-même est politique. Alors dire que ce n'est pas seulement que les politiques. Pourquoi on parle de la République ? Pourquoi ce sont les partis politiques qui concourent à la gestion du pays ? C'est parce que ce sont les politiques qui gèrent un Etat !", conclut le politicien.

→ Lire aussi : En Guinée, les femmes veulent être dans la transition

La Cédéao appelée à soutenir la transition

Alassane Ouattara et Nana Akuko-Addo étaient à Conakry en septembre pour une médiation de la CédéaoImage : John Wessels/AFP/Getty Images

Pour ce qui est de la durée de la transition et des relations entre la junte militaire et l'organisation sous-régionale qu'est la Cédéao, Lancei Traoré, enseignant dans des écoles privées de Conakry, invite les partenaires à accompagner la junte au lieu de la mettre sous pression.

"La CEDEAO doit comprendre le colonel Mamady Doumbouya: dans ces actes, il veut rassembler les Guinéens donc on doit l'accepter dans ce sens", argumente-t-il.

→ Lire aussi : La Cédéao donne 6 mois à la junte guinéenne pour organiser des élections

Au sujet de la date des élections, l'enseignant estime que "le problème de la Guinée c'est les élections. C'est un problème de mentalité. Donc chaque Guinéen doit savoir qu'il est Guinéen il doit travailler pour la Guinée et non se servir de la Guinée."

Concernant le sort de l'ancien président Alpha Condé, le colonel Mamady Doumbouya estime qu'il revient désormais à la justice de se prononcer. Pour lui, tout Guinéen répondra de ses actes devant les juridictions compétentes.

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