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Les grands moments du procès du massacre au stade de Conakry

Abdoulaye Sadio Diallo
31 juillet 2024

La justice guinéenne rend mercredi (31.07) son verdict dans le massacre du 28 septembre 2009 qui a fait 156 morts. Le procès aura duré près de deux ans.

Des personnes assistent à l'ouverture du procès de onze hommes accusés d'être responsables du massacre et du viol massif de manifestants à Conakry en 2009 (28.09.2022)
Le procès, ouvert à la date anniversaire du 28 septembre 2022, a passionné les GuinéensImage : Souleymane Camara/REUTERS

De lourdes charges pèsent contre les onze accusés. Les militaires qui dirigeaient la Guinée à l’époque des faits sont jugés pour le meurtre d’au moins 156 personnes et 109 femmes violées.   

Parmi les présumés coupables dans cette affaire, il y a l’ancien chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara ; Aboubacar Diakité dit "Toumba", son ancien aide de camp ; Marcel Guilavogui alors membre de la garde rapprochée de Dadis Camara ; Claude Pivi, qui lui, s’est évadé de prison, est en cavale depuis le 04 novembre 2023 ou encore le gendarme Moussa Tiégbora Camara, ex-secrétaire d’Etat chargé des services spéciaux, de la lutte antidrogue et du grand banditisme. 

Durant toutes les audiences, aucun inculpé n’a avoué les crimes imputés, préférant rejeter la faute l‘un sur l’autre. Avec le temps, les accusations se sont resserrées autour de quatre têtes :  Dadis Camara, Toumba Diakité, Marcel Guilavogui et Tiegboro Camara. Les rôles qu’ils ont joués au stade ou en dehors ont été régulièrement cités par les victimes et par les témoins ayant participé à la saga judiciaire. 

Procès historique  

Depuis son démarrage il y a 23 mois, ce procès historique a également connu des moments de suspension, comme en mai 2023, lorsque les avocats ont boycotté les audiences pour réclamer le payement de leurs primes au bout de huit mois d’activités.  

Le procès a été médiatisé mais il s’est déroulé aussi sous haute sécurité Image : Souleymane Camara/REUTERS

Le 28 février 2024, la projection dans la salle d’audience du tribunal criminel des images de la tuerie au stade de Conakry, à l’occasion du meeting qu’avaient organisé des responsables politiques et syndicaux, réunis au sein des forces vives, avait ému bien des esprits. 

Ouverte 13 ans après les faits, cette bataille judiciaire a aussi connu une large médiatisation, car retransmise en direct par le média d’Etat, la RTG, sur les réseaux sociaux et par les télévisions et radios privées avant le retrait des agréments de certaines d’entre elles par les autorités. Cette retransmission a permis aux Guinéens et aux curieux de suivre en direct le procès.  

Signal contre l’impunité 

C'est en mai 2024 que le procès criminel est entré dans sa phase de plaidoirie : au bout du compte, les avocats de la partie civile ont demandé la requalification des faits en crimes contre l’humanité et l’indemnisation des victimes. De leur côté, les avocats de la défense ont plaidé pour l’acquittement de Moussa Dadis Camara et de Toumba Diakité, leurs clients.  

Les accusés, dont l'ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara, répondent d'assassinats, actes de torture, viols, enlèvements et séquestrations, incendies et pillages Image : epa/dpa/picture alliance

À Conakry, beaucoup attendent que procès soit un signal contre l’impunité.  

"Cela fait 15 ans que nous attendons de connaître les coupables, j’espère que nous les connaîtrons mercredi. J’espère que le verdict du procès servira de tremplin à toutes les victimes, vers la réconciliation avec elles-mêmes et vers l’acceptation et le deuil au regard de la situation qu’ils ont vécue", a déclaré Aboubacar, un habitant de la capitale, à la DW.  

"Que les présumés auteurs soient punis à la hauteur de leur forfaiture afin que plus jamais cela ne se répète en Guinée", espère Souleymane, un autre habitant.  

Rendez-vous le mercredi 31 juillet 2024 au tribunal de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry, pour le verdict final, qui est plus qu’attendu.   

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