La Guinée observe trois jours de deuil pour les victimes
3 décembre 2024Cette tragédie du stade de N'Zérékoré serait, selon l'opposition, la conséquence d'une "propagande" de plusieurs mois conduite en faveur du général Mamadi Doumbouya.
Depuis septembre 2024, des tournois de football en soutien au président de la transition se sont en effet multipliés dans plusieurs régions et grandes villes du pays, comme à Labé, Télimélé , Kissidougou ou encore Mamou.
Les finales de ces différents tournois de football organisés par les directions préfectorales de la jeunesse et d'autres mouvements de soutien à Mamadi Doumbouya ont été présidées par des ministres, ou des membres influents du Comité national pour le rassemblement et le développement, le nom de la junte au pouvoir.
Si dans ces localités précitées, en dépit d'une certaine réticence citoyenne, aucun incident majeur n'a été enregistré, ce n'est pas le cas à N'Zérékoré, une ville située à environ 1.000 kilomètres de la capitale, au sud-est de la Guinée.
"Des familles qui continuent de rechercher les corps de leurs proches"
Ce dimanche 1er décembre, en marge de la finale du tournoi doté du trophée général Mamadi Doumbouya qui opposait l'équipe de Labé à celle de N'Zérékoré, des heurts ont éclaté à la suite des protestations des supporters de Labé et les conséquences ont été dramatiques.
Fecely Konaté est un journaliste basé à N'Zérékoré. Il témoigne du chaos qui règne encore à N'Zérékoré.
"Dans le stade, c'était le sauve qui peut, il y en a qui ont tenté d'escalader le mur pour sortir et c'est là qu'il y a eu des cas de blessés et de morts. Le gouvernement fait état de 56 morts, mais le bilan pourrait s'alourdir. Jusque-là, il y a des familles qui continuent de rechercher les corps de leurs proches.", a dit Konaté.
Et d'ajouter : "Je viens de l'hôpital où il y a encore beaucoup de familles mobilisées. Il faut dire aussi que la ville est militarisée parce que le commissariat urbain a été incendié par des jeunes manifestants."
Le Front national pour la défense de la Constitution et l'Alliance nationale pour l'alternance démocratique, l'Anad, tiennent pour responsables du drame de N'Zérékoré « les membres du gouvernement guinéen, mais aussi le général Mamadi Doumbouya » qu'ils accusent de faire campagne, à travers ces mobilisations, pour se présenter à la prochaine élection présidentielle.