Aucun parti politique représentatif ne sera en mesure de mener cette campagne qui s'ouvre ce dimanche 31 août . En effet, l'UFDG, dirigé par l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, le RPG, ancien parti au pouvoir d'Alpha Condé, ainsi que le PRP de Rafiou Sow, ont été suspendus pour 90 jours par les autorités militaires à la tête du pays.

Les principaux partis d'opposition ont appelé à des manifestations à partir du 5 septembre, pendant donc cette campagne référendaire. Dans ce climat de tension, des membres de la société civile s'activent pour une campagne sans violence.

Ibrahima Balaya Diallo est le président du Forum civil guinéen et membre du Forum des forces sociales de Guinée. 

 

Ecoutez ou lisez l'interview de la DW avec Ibrahima Balaya Diallo.

 

Ibrahima Balaya Diallo : Nous nous préparons à tenir des conférences de presse pour alerter sur les risques de violence, bien que nous nous sommes exclus de ce processus là parce que vous n'êtes pas sans savoir que le gouvernement a fabriqué sa propre société civile.

Nous aussi, parallèlement, bon, avec les maigres ressources dont nous disposons, nous avons décidé de faire cela. Maintenant bon, tout ce qui prédisent l'apocalypse, moi je ne crois pas.

DW : Vous avez prévu des journées de sensibilisation pendant donc cette campagne, mais quel est le message que vous voulez faire passer ?

Ibrahima Balaya Diallo : Nous dirons aux gens, tous ceux qui ne sont pas d'accord avec cette Constitution d'aller voter tranquillement non, parce que de toute façon, l'opposition n'a fait aucun appel, hein, ni pour oui, ni pour non, ça c'est un.

Deuxièmement, par exemple, nous, au niveau du forum civil Guinéen, on a 5 antennes à l'intérieur du pays avec lesquelles nous avons commencé à travailler.

Déjà, il y a des séries de formation qui vont commencer à partir du 10 septembre pour permettre l'observation du scrutin.

Nous appelons vraiment à beaucoup de calme parce que c'est important, il faut préparer cette population à une culture de la paix pendant le processus électoral,

DW : il faut le rappeler, hein, aucun parti politique représentatif ne sera en mesure de mener cette campagne référendaire.

Ibrahima Balaya Diallo :  Oui d'ailleurs, même hier, le président de la Haute autorité de la communication à averti les médias.Il dit, vous ne donnerez pas la parole aux membres issus des partis suspendus. Vous voyez donc aujourd'hui, on est dans une forme même de dictature médiatique.Maintenant, ce sera une campagne monocolore.Maintenant, moi je dis, l'enjeu, ce n'est pas la victoire du oui, mais quel sera le taux de participation ? Nous ce que nous préconisons, c'est qu'il faut une grande ouverture démocratique.

DW :  L'opposition a appelé à des manifestations contre la tenue du référendum à partir du 5 septembre, pendant donc cette campagne référendaire.Mais là, il y a de vrais risques de violence.

Ibrahima Balaya Diallo : Moi, personnellement, au niveau du forum civil, je compte organiser une conférence de presse le 2, précisément le mardi pour alerter, pour appeler les jeunes.Parce que aujourd'hui aussi, il y a un problème que nous vivons justement, ceux qui appellent à la manifestation, on sait la nature des manifestations en Guinée, ils ne sont pas en Guinée. Et c'est pour cela que nous avons même prévu de rencontrer les religieux pour qu'ils puissent faire un appel dès le 4, c'est-à-dire la veille de la manifestation, pour qu'on puisse aujourd'hui régler ce problème.