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Hausse du trafic de drogues en Guinée

Bangaly Condé
1 juin 2021

Début de notre série consacrée au trafic de drogues sur le continent africain. La hausse des saisies de cocaïne et de haschich fait redouter que le pays ne redevienne une zone de transit.

Drogenhandel Guinea Bissau
Image : DW/B. Darame

La hausse des saisies concerne toute l’Afrique de l’Ouest mais, ces derniers temps, plusieurs hauts gradés de la police et de la gendarmerie guinéenne ont été impliqués. La dernière saisie importante est intervenue le 16 mars dernier dans un port artisanal de Conakry.

En l’espace de quelques semaines, des opérations de saisies de drogue ont été faites par les services de sécurité en plusieurs endroits de Conakry, la capitale. Des forces de l’ordre chargées de saisir de la drogue en ont dissimulé, indiquent certains personnes mises en cause.

Le président Alpha Condé fait de la lutte contre la drogue, son cheval de batailleImage : Facebook/Alpha Condé

D’ailleurs, des contradictions ont parfois été notées concernant les quantités saisies. Plusieurs gendarmes et policiers ont été mis en cause et, selon le commissaire divisionnaire de police, le Colonel Mohamed Mazo Mansaré, porte-parole des Services Spéciaux à l’Office Central Anti-Drogue (OCAD), des hauts gradés sont actuellement en prison à la maison centrale de Conakry.

Selon lui, "à l’heure qu’il est, il y a au moins sept officiers de la police et de la gendarmerie qui ont été déférés. Toutes les dispositions sont prises pour que tous ceux qui seront impliqués dans cette commission d’infraction soient interpellés et déférés devant les autorités judiciaires compétentes. C’est ce qu’on a fait, les premiers éléments qui ont été déférés sont de la police et de la gendarmerie."

L’implication des forces de sécurité dans le trafic de drogue inquiète les acteurs de la société civile. C’est le cas de la plate-forme guinéenne pour la lutte contre la drogue.

Contrôles

Cette structure demande à l’Etat de durcir les contrôles afin d’empêcher d’autres policiers ou gendarmes de faire la même chose, comme l’explique Mohamed Lamine Bah, chargé de programmes de la Coalition de lutte contre ladrogue.

Il indique que "l’implication des services de sécurité inquiète à plus d’un titre. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Est-ce que les quantités des drogue saisies sont vraiment détruites ? Quand vous voyez ce qui se passe, je pense qu’il y a de quoi s’inquiéter. Mais comme il y a une volonté politique derrière, je pense que cela peut un peu atténuer ce phénomène".

Écoutez les explications de Bangaly Condé

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Mohamed Lamine Bah, ajoute que le vide juridique dans la répression contre les trafiquants de drogue rend le travail parfois très difficile sur le terrain. Il fonde ses espoirs sur l’élaboration d’un projet, un  "code de la drogue" par les parties prenantes.

"Aujourd’hui, on est en train de travailler sur un code de la drogue qui parle un peu du contexte juridique mais aussi de la réduction des risques. Donc à la commission de veiller à l’application stricte de ce code, afin que les coupables soient débusqués, qu’ils soient punis afin que la situation puisse s’améliorer", explique le chargé de programmes de la Coalition de lutte contre la drogue.

Le 16 mars dernier, les services anti-drogue et contre le crime organisé ont encore arrêté un officier supérieur de l’armée qui serait impliqué dans l’importation de 600 cartons contenant 6.000 plaquettes de haschisch. La valeur marchande de cette drogue est estimée à 60 milliards de francs guinéens, soit environ cinq millions d’euros.

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