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Qui sont les hommes de Wagner ?

28 juin 2023

Alors qu'un nouveau rapport dénonce les activités de Wagner en Centrafrique, la DW fait le point sur le profil des membres de ce groupe paramilitaire russe.

Des combattants de Wagner, en partie le visage caché, dans un camion militaire à Rostov le 24 juin 2023
Image : Alexander Ermochenko/REUTERS

La DW Afrique en parlait ce jeudi 27 juin : l’ONG The Sentry vient de publier un rapport sur le groupe russe Wagner en République centrafricaine. Il dénonce la mainmise des paramilitaires sur les forces de sécurité et les ressources naturelles. Un document qui sort quelques jours après la rébellion du groupe contre l’armée russe et alors que le chef du groupe Evgueni Prigojine est arrivé ce mardi (27.06.23) en Biélorussie. La DW revient sur ce groupe présent en Centrafrique, mais aussi au Mali.

Lire aussi → Rébellion Wagner : quel impact pour l'Afrique ?

Groupe fondé en 2014

Wagner, groupe paramilitaire privé, existe depuis 2014, cofondé par l’oligarque Evgueni Prigojine, et par Dimitri Outkine. Un groupe nommé Wagner en référence à Wagner, le compositeur préféré d’Adolph Hitler, tant admiré par Dimitri Outkine. La société paramilitaire, dont les crimes de guerre sont régulièrement dénoncés, s’est longtemps défendue de ses liens avec le gouvernement russe… Jusqu’à il y a deux ans, quand Evgueni Prigojine, proche de Poutine, a reconnu officiellement être derrière sa création. Depuis l’Etat russe ne cache plus ses liens avec Wagner. Vladimir Poutine a même annoncé, mardi 27 juin 2023, que Wagner avait touché près d'un milliard d'euros de l'Etat russe sur l'année écoulée. 

Le groupe comptait, avant la guerre en Ukraine, de 5 à 10.000 hommes selon les sources. Un chiffre qui a explosé avec la guerre en Ukraine. Evgueni Prigojine avouait lui-même tout récemment 50.000 recrutements depuis le début de l’invasion russe.

Actif dans de nombreux pays 

La présence de Wagner à l’étranger a longtemps été un secret de polichinelle, mais ne l’est plus aujourd’hui. Wagner a d’abord été engagé dans la guerre du Donbass, à sa création en 2014. Ensuite ses hommes ont été repérés en Syrie, en Libye, au Soudan, en Centrafrique ou encore au Mali. Des pays où la Russie a toujours des intérêts.

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Des de nombreux pays apporte un soutien militaire aux soldats russes de Wagner, comme en Ukraine. Le groupe apporte un soutien diplomatique aussi : Wagner mène des campagnes de désinformation au service de Moscou sur Internet. Enfin, le groupe mène également, et cela n’a rien de négligeable, des activités commerciales : il exploite notamment des mines au Mali et en Centrafrique.

Des combattants divers

La majorité des hommes de Wagner seraient russes, patriotes ou attirés par les bons salaires que le groupe mercenaire paieraient, réputés meilleurs que ceux de l’armée régulière. A ses débuts, le groupe Wagner a surtout recruté des combattants ayant une expérience dans les services secrets ou l'armée.

Récemment, pour combattre en Ukraine, le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, a largement puisé dans les prisons russesImage : Lev Borodin/TASS/dpa/picture alliance

Mais avec la guerre en Ukraine, des milliers de prisonniers ont aussi été recrutés en échange d’une remise de peine. Et puis avec le temps, les profils se sont diversifiés : Wagner recrute aussi directement dans les pays où il est actif. "La tendance est claire : ils recrutent dans les pays où ils sont présents", décrypte Nathalia Dukhan, chercheuse à The Sentry, auteur d’un rapport sur Wagner en Centrafrique. "Et ce qui est très intéressant pour Wagner, c'est que les Syriens et les Libyens parlent arabe, et qu'en Centrafrique, il y a beaucoup d'individus qui parlent arabe, donc c'est toujours intéressant pour eux d'utiliser des combattants de ces pays.

En fin d’année dernière, un média américain évoquait pour la première fois ces enrôlements de ressortissants centrafricains. Depuis certains ont témoigné, parlant d’enrôlement forcés, sous la contrainte.

Quel avenir pour les combattants de Wagner en Afrique ?

Aujourd’hui, la question est de savoir ce que vont devenir ces combattants. Après la rébellion de samedi dernier, Vladimir Poutine a proposé aux paramilitaires de Wagner de signer un contrat avec l'armée régulière, de "rentrer dans leurs familles" ou de "partir au Bélarus". Le chef de la diplomatie russe Sergei Lavrov a lui affirmé que le travail de Wagner au Mali et en Centrafrique allait "bien sûr" continuer. Sous quel statut les membres continueront à travailler ? Des questions pour l’heure sans réponse, qui seront peut-être clarifiées d’ici le sommet Russie-Afrique prévu dans un mois, fin juillet, à Saint-Pétersbourg.

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