Hollande s'en prend de nouveau aux marchés
7 février 2013Lors de sa visite au Parlement européen à Strasbourg, François Hollande a insisté sur plusieurs points essentiels qui soulignent les divisions européennes sur un certain nombre de dossiers. Il a d'abord évoqué la guerre au Mali : comment aurait-il pu ne pas le faire ? Il a rappelé que la France est bien seule dans cette intervention militaire et que sur ce point, l'Europe de la Défense était encore une vue de l'esprit, un projet repoussé aux calendes car trop compliqué à faire accepter par tous.
D'ailleurs, François Hollande a fait preuve d'un manque de mémoire, ou d'une mémoire sélective, puisque c'est la France qui, en 1954, a tué dans l'œuf le projet de Communauté européenne de la Défense. Un échec qui eut des conséquences décisives puisque c'est à sa suite que les Pères fondateurs de l'Europe ont décidé de faire l'Europe sur l'économie, un domaine dans lequel il était plus facile de trouver des terrains d'ententes entre les États.
Nouvelle saillie de Paris
Pourtant, aujourd'hui, c'est sur l'économie que ces mêmes États ont des vues divergentes. Car la création d'une monnaie unique, l'euro, est allée trop vite, elle s'est faite sans une coordination des politiques fiscales et budgétaires. Elle s'est bâtie sur un principe sacro-saint défendu par l'Allemagne : l'indépendance de la Banque centrale européenne et de sa politique monétaire, qui repose essentiellement sur le contrôle de l'inflation par le biais des taux d'intérêts.
Or, l'euro décolle par rapport au dollar ou au yen japonais. Il atteint des niveaux record proches de 1,35 dollars. Car la zone euro attire de nouveau les investisseurs. Mais le problème est que cet euro fort pèse sur les entreprises qui exportent et risque par conséquent de compromettre la reprise économique encore fragile de certains pays.
C'est ce second point que le président français François Hollande a souligné à Strasbourg. En critiquant l'innocence des Européens qui laissent évaluer leur monnaie uniquement par les lois du marché alors que les banques centrales américaines et japonaises interviennent massivement pour en contrôler la valeur. L'Allemagne refuse d'entendre parler de toute influence politique sur la Banque centrale européenne. Berlin l'a de nouveau fait savoir. Cette nouvelle saillie de Paris ne fait qu'accroître les différences qui persistent depuis des mois entre Paris et Berlin.
Aide aux Européens pauvres
Nous poursuivons avec un autre sujet qui reste lié à l'actualité : le débat difficile sur le futur budget européen pour les années 2014-2020. Les réductions annoncées pourraient faire une victime collatérale : L'aide alimentaire européenne. Une aide non pas pour les pays pauvres mais une aide pour les pauvres dans les pays Européens. Une aide qui permet aux associations de nourrir chaque année des dizaines de millions d'Européens.
Un collectif d'associations et d'ONG qui réunit les Restos du Cœur en France, la Deutsche Taffel en Allemagne ou encore la Croix Rouge vient de tirer la sonnette d'alarme. On écoute sur ce point Olivier Berthe, il est président des Restos du Cœur en France.
Criminel de guerre
L'arrestation de Laszlo Csatary cet été à Budapest a fait la une de la presse internationale. Agé de 97 ans, il a déjà été condamné à mort par contumace pour avoir organisé la déportation de plus de 15000 Juifs de Kosice, une ville rattachée à la Hongrie pendant la guerre mais qui est aujourd'hui slovaque.
Le sort réservé à Csatary par la justice hongroise est suivi de très près à Kosice, notamment par ce qu'il reste de la communauté juive locale.
Un reportage à Kosice d'Alexis Rosenzweig.