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Hommage aux victimes du naufrage du Merdi à Goma

Benjamin Kasembe
10 octobre 2024

Onze cercueils ont été exposés au stade de l'Unité, à Goma, dans l'est de la RDC. Reportage sur place.

Des passagers se pressent sur un ponton pour accéder à un ferry du lac Kivu (photo du 3 octobre 2024)
Des militants réclament des ferrys plus sûrsImage : Alain Uaykani/GOMA/Xinhua/picture alliance

En République démocratique du Congo, l’heure est aux hommages aux victimes du naufrage du ferry Merveille de Dieu, surnommé Merdi, le 3 octobre dernier. Onze corps logés dans des cercueils ont été exposés ce jeudi au stade de l’unité de Goma dans l’est du pays, pour un culte d’action de grâce. Le choc est toujours grand dans la région.

Fanfare d’angoisse

C’est au cours d’une cérémonie empreinte de tristesse et de recueillement que des centaines de personnes ont fait leurs adieux à leurs proches, ce jeudi 10 octobre, au stade de l’Unité à Goma.
Des témoignages émouvants ont été entendus lors de cette cérémonie.

Bernadette Maombi a perdu trois membres de sa famille lors du naufrage: "Vraiment ça me fait très mal, témoigne-t-elle. Chez nous, à Minova, je peux estimer une perte de plus de 500 personnes dans ce naufrage. Nous disons merci à notre gouvernement qui nous prête main forte jusqu’à maintenant ".

Agir contre l'insécurité des embarcations

La cérémonie n’a pas seulement été un moment de deuil et de recueillement, mais aussi une occasion pour des activistes de la société civile de dénoncer ces drames à répétition et de réclamer la poursuite des recherches afin de retrouver tous les corps des victimes de ce naufrage.

Mulagizi Jean-Paul, l’un membres du mouvement citoyen Lucha RDC Afrique, estime qu'"il faut prendre des précautions et faire un suivi pour protéger les citoyens". Et il ajoute : "On ne veut plus enterrer des morts."

Dans son mot de compassion aux familles des victimes, Romuald Ekuka Lipopo, vice-gouverneur de la province du Nord-Kivu, a réaffirmé l’engagement des autorités à tout mettre en œuvre pour retrouver les corps des autres victimes. Mais, dit-il, la présence du gaz méthane dans ce lac serait un blocage pour la poursuite des recherches : "Sous ma conduite, des équipes se sont rendues sur les lieux du drame et dans les hôpitaux afin de se rendre compte de la prise en charge correcte des rescapés."
 
Le bilan des passagers du bateau "Merveille de Dieu", qui a chaviré au port de Kituku à Goma, le 3 octobre, fait toujours polémique. Une trentaine de morts selon le gouvernement. Beaucoup plus selon des ONG de la société civile.