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Démission de l'Envoyé de l'ONU pour le Sahara occidental

23 mai 2019

Horst Köhler, l'ancien président allemand, était parvenu depuis 2017 à ramener le Maroc et les Sahraouis à la table des négociations.

Schweiz Vereinte Nationen- Westsahara | Horst Köhler
Horst Köhler, lors des négociations sur le Sahara occidental, en décembre dernierImage : picture-alliance/AP Photo/M. Trezzini

"les clés de la résolution de ce conflit sont entre les mains des  pays du Maghreb" (Ahmedou Ould Abdallah)

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Horst Köhler quitte ses fonctions d‘envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara occidental. L'ancien président allemand, âgé de 76 ans, évoque des "raisons de santé". Une démission commentée juste après par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui salue les "efforts intenses et infatigables" de Horst Köhler pour renouer le dialogue entre le Maroc et les Sahraouis.

Le royaume chérifien n'est prêt qu'à accorder une "autonomie" aux Sahraouis. Néanmoins, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (MAECI) indique prendre note "avec regret" du départ de Horst Köhler. Nos tentatives de contacter l'ambassade marocaine à Berlin n'ont pas abouti

Le Sahara occidental, désigné sous le terme "Provinces du Sud" par les Marocains, revendique son indépendance et réclame la tenue d'un référendum tel que convenu sous égide onusienne dans les années 1990. Une demande soutenue par l'Allemagne au nom du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.

ECOUTER → L'impatience des réfugiés sahraouis dans les camps en Algérie

Le Front Polisario en Allemagne n'a pas donné suite à nos demandes d'interview mais se dit "profondément attristé" de la démission de Horst Köhler dans son communiqué.

Des avancées... 

Regina Dietzold, de l'association pro-sahraouie Freiheit für die Westsahara, à Brême, a été surprise et déçue du départ de Horst Köhler qui, grâce à son expérience en diplomatie et à sa connaissance de l'Afrique, avait réussi, depuis sa nomination en août 2017 à relancer les discussions entre les deux parties:

"Monsieur Köhler, c'est quelqu'un qui connaît bien l'Afrique. Il a beaucoup d'expérience aussi dans la diplomatie et il faut quand même un Envoyé spécial. On ne pense pas que le processus va continuer seulement entre les parties concernées. Avec l'Allemagne au Conseil de sécurité à New York, aussi bien qu'avec le personnage de M. Köhler, comme Allemands, on pensait qu'on arriverait un peu plus loin. Il y a eu aussi des dirigeants du Front Polisario qui, pour la première fois, ont été reçus par des collaborateurs du ministère allemand des Affaires étrangères. Et ensuite, il y a eu une très conférence importante à Pretoria, en Afrique du Sud, avec tous les Etats de la SADC, avec leurs Premiers ministres, sur le Sahara occidental… donc des événements assez importants, il faut continuer ce chemin"

Horst Köhler a donc jeté "la base d'un processus de négociation", "après plus d'une décennie d'immobilisme", comme le souligne le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas ce matin dans son communiqué pour saluer la médiation de l'ancien président fédéral.


... mais pas encore d'accord

Toutefois, les efforts de Horst Köhler et les réunions en Suisse, en décembre et mars dernier, n'avaient pas permis de rapprocher véritablement les deux parties. Le Front Polisario a même reproché son entêtement au Maroc, à l'issue des dernières discussions auxquelles ont aussi participé l'Algérie et la Mauritanie voisines. Une nouvelle rencontre était prévue pour début juin.

Certains estiment que l'ancien président aurait aussi pu être déçu par le blocage du dossier sahraoui, après la prolongation, fin avril, de la mission onusienne de la MINURSO pour six mois supplémentaires et l'empêchement fait à une mission d'observateurs des droits de l'Homme indépendants de se rendre sur place.

Autre échec de Horst Köhler : impliquer l'Union africaine dans la résolution du conflit, idée à laquelle le Maroc continue de s'opposer.

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