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Horst Köhler devient Monsieur Sahara occidental

2 juin 2017

Selon des diplomates, le Conseil de sécurité de l'Onu a approuvé la nomination de l'ancien président allemand comme nouvel Envoyé spécial dans la région. Il devra tenter de régler le conflit entre Sahraouis et le Maroc.

Deutschland Verleihung des Deutschen Nationalpreises an Neil MacGregor Rede Köhler
Image : Getty Images/AFP/J. Macdougall

La nomination de Horst Köhler devrait être annoncé dans les prochains jours, selon des diplomates en poste à New York. Le Conseil de sécurité n'aurait en effet pas élevé d'objection au choix du secrétaire général des Nations unies pour remplacer l'Américain Christopher Ross, qui a démissionné début mars après huit ans d'efforts pour tenter de trouver une solution au conflit au Sahara occidental.


Un choix compliqué

Soldats de la Minurso en 2004Image : Getty Images/AFP/A. Senna

En avril, le Conseil de sécurité a prolongé la mission de l'ONU au Sahara occidental, la Minurso, et décidé de relancer les pourparlers de paix entre Sahraouis et Marocains. Depuis lors, le bruit courait que l'ancien président fédéral allemand allait être nommé Envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara occidental. Horst Köhler reprend ainsi, pour régler un conflit en cours d'escalade, le flambeau de Christopher Ross, qui n'a jamais pu s'entendre avec le Maroc. 

Le nom de Horst Köhler a été proposé par le secrétaire général des Nations unies pour s'occuper de ce bout de territoire de 270 000 km² qui déchaîne les passions, aux confins de la Mauritanie et du Maroc, le Sahara occidental.

Le mouvement indépendantiste de la région, le Front Polisario, a accepté début avril cette proposition, alors que le Polisario aurait préféré la nomination d'un Américain, comme c'était le cas depuis une vingtaine d'années. Le Maroc, lui, plaidait pour un Européen.

 

Depuis longtemps un faible pour l'Afrique
 

Horst Köhler présente l'avantage de connaître l'Afrique, mieux que n'importe quel autre président allemand. D'ailleurs dès son intronisation en 2004 , il avait estimé que le sort de l'humanité se décide sur le continent  africain. Une opinion martelée jusqu'à sa démission en début de deuxième mandat, en 2010 :

« Je pense que l'Europe et l'Allemagne n'envisagent pas l'Afrique de façon assez différenciée. Nous ne pouvons nous permettre aucun jugement sur l'Afrique en général… il existe un millier d'Afriques différentes. Il faut donc que nous adaptions notre politique à chaque pays, pour  lui fournir l'aide la plus efficace possible. »

 

Un économiste au franc parler

Horst Köhler n'est pas diplomate de formation. Ce membre de la CDU, le parti d'Angela Merkel, est un économiste. Il a été président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et, pendant quatre ans au début des années 2000, directeur exécutif du Fonds monétaire international... Il est partisan de réformes économiques radicales, mais n'y connaît pas grand-chose au Sahara occidental.

Dans un camp de réfugiés saharaouis à Smara.Image : Getty Images/AFP/D. Faget

En revanche, il ne mâche pas ses mots et l'a prouvé lors de ses nombreuses rencontres avec des chefs d'Etat du continent, qui n'étaient pas toujours des parangons de vertu. Et il a instauré un « partenariat pour l'Afrique » destiné à encourager les décideurs et les jeunes de la société civile à prendre leur destin en main.

Son habileté oratoire pourra lui servir dans les négociations avec le Maroc, qui a annexé l'ancienne colonie espagnole du Sahara occidental en 1979 et continue d'affirmer que ce qu'il appelle « le Sahara marocain » et son riche sous-sol lui reviennent de droit.

Depuis les années 1990, l'ONU tente d'organiser dans la région un référendum d'autodétermination, sous l'égide de sa mission, la Minurso. En vain pour l'instant.

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