Ce fut laborieux en effet, car en Allemagne il n'y a pas d'élections présidentielles. C'est l'assemblée fédérale qui vote. Une assemblée qui comprend les députés du Bundestag et les représentants des états régionaux. Comme les chrétiens-démocrates et les libéraux sont majoritaires, c'est leur choix qui sera entériné. Et ces conservateurs se sont prononcés pour Horst Köhler, un économiste de 61 ans. Un chrétien-démocrate à la carrière internationale et donc pas impliqué dans les querelles politiques nationales.

Horst Köhler est un économiste, qui a commencé sa carrière au gouvernement régional du Schleswig-Holstein. Lorsque le ministre-président de la région devient ministre des finances d'Helmut Kohl, il le suit à Bonn. Commence alors une carrière technique. Il devient le sherpa du chancelier Helmut Kohl. Il est de tous les sommets, de toutes les négociations importantes des années 80 et 90. Il se fait un nom lors de la négociation sur le traité de Maastricht. Il a son mot à dire dans la réunification de l'Allemagne. Membre de la CDU, il ménage son indépendance et jouit d'un respect certain au niveau international. C'est ainsi qu'il devient président de la BERD, la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement, une banque internationale qui a pour vocation de financer le développement dans l'ancienne URSS et ses satellites. Puis en l'an 2000, il prend les rênes du Fonds Monétaire International, où il applique une politique strictement libérale. Parfois même brutale. Une carrière, qui pour les conservateurs allemands, fait de lui un candidat respectable pour la fonction présidentielle. Et en ces temps de libéralisme, il dispose d'une solide expérience économique et financière, à l'échelle nationale comme internationale.

Pied:

Le chancelier Gerhard Schröder a annoncé que la candidate des sociaux-démocrates et des verts serait Gesine Schwan, une scientifique de renom. Une femme donc mais sans aucune chance puisque la droite est majoritaire dans l'assemblée fédérale.