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Horst Köhler : "le départ d’Issoufou est digne d’un prix"

12 mars 2021

L'ancien président allemand, membre du jury du prix Mo Ibrahim pour la bonne gouvernance, explique le choix de distinguer Mahamadou Issoufou cette année.

L'ancien président allemand fait désormais partie du comité de la fondation Mo Ibrahim
Image : Patrick Seeger/dpa/picture alliance

"Je respecte la Constitution et je respecte la promesse faite au peuple nigérien", avait déclaré Mahamadou Issoufou avant la dernière élection présidentielle au Niger. Cette décision lui a valu cette semaine le prix Mo Ibrahim de la bonne gouvernance.

"Je pense que c'est un message important", estime Horst Köhler, l'ancien président allemand et membre du jury du prix Mo Ibrahim.

Retrouvez le débat sous l'Arbre à palabres par ici : 

Le prix Mo Ibrahim à Mahamadou Issoufou : réactions au Niger

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Mahamadou Issoufou, par le fait de ne pas briguer de 3e mandat, "a ouvert la voie au premier changement de pouvoir démocratique dans l'histoire du pays. Et je pense que cela mérite vraiment un prix."

Horst Köhler se souvient d'une conversation avec Nelson Mandela, rencontré en 2006. Il lui demande alors ce qui était à ses yeux le plus important pour le développement de l'Afrique. "Sa réponse était claire : le respect de la loi et le respect de la Constitution, explique l'ex-président allemand. Et cela m'a aussi marqué lors des discussions autour de cette remise de prix."

Dernier au classement de l'INDH

Le prix distingue également la croissance économique du Niger sous la présidence Issoufou. Les retombées de cette croissance se font pourtant toujours attendre par la majorité des Nigériens, alors que le pays pointe toujours à la dernière place de l'indice pour le développement humain des Nations unies (INDH).

"L'extrême pauvreté au Niger est un défi politique énorme, justifie Horst Köhler. Mais il faut aussi dire que faire baisser cette extrême pauvreté est incroyablement difficile, à cause de facteurs qui dépassent les capacités d'action des politiques au Niger."

Parmi ces facteurs, l'ex-président cite le terrorisme dans la zone sahélienne, les déplacements des populations et l'accueil de réfugiés, les effets du changement climatique sur l'agriculture, ou encore le trafic de drogues et d'armes dont la responsabilité est selon lui mondiale.

Pour Horst Köhler, dans ce contexte, Mahamadou Issoufou a au moins réussi "à poser les bases pour une démocratie renforcée, une stabilité et le développement du Niger".

La remise du prix à Mahamadou Issoufou ne manque pas de susciter des critiquesImage : Xinhua/dpa/picture alliance

Donner du courage aux populations

Quant au niveau de corruption, aux activistes emprisonnées et à la liberté d'expression sous le règne de Mahamadou Issoufou, il répond que "le prix Mo Ibrahim n'est pas infaillible. Il veut justement promouvoir les discussions autour de la bonne gouvernance et de la démocratie, plutôt que de les écarter."

Alors si ce prix se veut comme un message aux autres chefs d'Etats africains de ne pas s'accrocher au pouvoir, c'est aussi pour Horst Köhler un message pour les populations qui se voient incitées "à attendre davantage de leurs dirigeants et à formuler ces attentes publiquement."

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