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IBK libéré, un geste du CNSP à la Cédéao ?

Paul Lorgerie
27 août 2020

Alors que la Cédéao se réunit ce vendredi au sujet du Mali, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a libéré le président Ibrahim Boubacar Keïta.

L'escorte du colonel Assimi Goita, chef du CNSP avant une rencontre avec la Cédéao le 22 août 2020
La Cédéao devrait annoncer de nouvelles décisions ce vendredi à l'issue d'un sommet extraordinaireImage : Reuters/M. Keita

La rumeur circulait depuis le jeudi matin (27.08.2020) sur les réseaux sociaux. L'ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK a été remis en liberté. Il a rejoint son domicile à Bamako, a confié à la DW, le porte-parole du CNSP qui le retenait depuis le 18 août.

Cette libération fait suite à des discussions âpres entre la mission de médiation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, la Cédéao, et les militaires. Trois jours de discussions qui, si elles n'ont pas débouché sur un accord politique, ont permis au président déchu d'aller se soigner où il veut et quand il veut, selon les termes du porte-parole du CNSP, le colonel-major Ismaël Wagué.

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Selon les informations de la DW, il n'est pas exclu que l'ex-président malien parte à l'étranger pour des soins.

Quant aux autres hauts fonctionnaires en détention, dont l'ancien Premier ministre Boubou Cissé arrêté aux côtés d'IBK, leur relaxe dépendra de l'évolution des choses d'après le colonel-major Wagué.

La Cédéao interdit tout changement de pouvoir anti-constitutionnel au sein de la communautéImage : Reuters/M. Keita

Exigence de la Cédéao

La Cédéao a fait de la remise en liberté du président Ibrahim Boubacar Keïta une de ses exigences. Elle a aussi souhaité au début que l'ex-chef de l'Etat soit même rétabli dans ses fonctions. Une exigence abandonnée depuis, IBK lui-même ayant renoncé à cette éventualité d'après des émissaires de la Cédéao.

C'est en tout cas un premier pas en avant des militaires au pouvoir qui doivent faire face à un régime de sanctions de la part de la communauté sous régionale, et notamment un embargo sur les flux financiers qui pourraient à terme asphyxier une partie de la population.

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Car les désaccords portent notamment sur la transition "politique civile" promise par les putschistes lors de leur première allocution. Ceux-ci ont en effet proposé une transition de trois ans aux émissaires africains qui ont tout de suite refusé, préférant une durée de moins d'un an.

Reste à savoir la nature de cette transition : sera-t-elle militaire, à la façon nigérienne, ou civile, comme le voisin burkinabé ?

Si aucune entente formelle n'a donc été trouvée, les membres du CNSP espèrent toutefois la levée des sanctions. Une décision que ne pouvait toutefois pas prendre la mission de médiation emmenée par Goodluck Jonathan, l'ancien président nigérian, qui devra attendre la conférence des chefs d'Etat de la Cédéao, plusieurs fois reportée, qui aura lieu finalement ce vendredi.

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