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Idai, la catastrophe ne fait que commencer

29 mars 2019

La désolation laissée par le cyclone Idai qui a frappé le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi fait l'objet de nombreux articles cette semaine. La presse se penche aussi sur ZLEC, la Zone de libre-échange continentale.

Zyklon «Idai» - Mosambik BdTD
Image : picture-alliance/dpa/T. Hadebe

"La catastrophe ne fait que commencer" titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung dans son édition du 26 mars. Dix jours après le passage du terrible cyclone Idai au Mozambique, l'aide commence enfin à arriver. Toutes les heures ou presque, un avion atterrit à l'aéroport de Beira et laisse sortir des secouristes chinois, des experts techniques allemands. Des Danois, des Suisses et des Américains sont déjà là. Sans oublier les Sud-Africains qui sont intervenus très tôt pour tenter de sauver des vies.

Avec l'arrivée des secours, l'ampleur du désastre laissé par le passage du cyclone devient lentement visible, écrit la Neue Zürcher Zeitung et le pire reste peut-être à venir. Car si le Mozambique est inondé, c'est paradoxalement l'accès à l'eau potable qui est le problème le plus urgent. Tant que cet accès ne sera pas assuré, les populations seront contraintes de boire l'eau qu'elles trouvent, peu importe qu'elle charrie excréments, cadavres et animaux morts. Les premiers cas de choléra ont déjà été répertoriés. Le typhus et le paludisme menacent également de faire de nombreuses victimes.

"J'ai perdu ma maison, ma récolte et mon bétail", confie un paysan à die Tageszeitung. Le journal s'intéresse au Malawi, le plus petit pays touché par le cyclone – le moins touché aussi en terme de morts. Les conséquences de la catastrophe n'en sont pas moins désastreuses : en quelques minutes, Idai a détruit une récolte de maïs qui s'annon­çait pourtant bonne et ruiné six millions de petits paysans. Le mot famine est à nouveau dans les bouches de gens qui n'avaient déjà pas grand-chose à manger.

A Buzi, près de Beira, le niveau de l'eau commence lentement à baisser. Image : Reuters/M. Hutchings

"Pourquoi le Mozambique n'est-il pas parvenu à protéger ces citoyens ?" s'interroge die Zeit. En 2000, le pays avait déjà été victime d'un cyclone similaire et les autorités avaient juré qu'une telle catastrophe ne se reproduirait plus. Dans la foulée, les canalisations du centre-ville de Beira avaient été modernisées. Mais l'un des problèmes c'est que la plupart des 500.000 habitants de Beira vivent en périphérie, dans des quartiers improvisés, sans eau, sans électricité, sans égouts.

Comme ailleurs sur le continent, l'urbanisation progresse mais, la plupart du temps, de manière chaotique, non-planifiée et elle s'accompagne d'un appauvrissement des campagnes. Dans quelques mois, lorsque les secouristes internationaux seront repartis, les mêmes questions se reposeront : combien restera-t-il d'argent et de volonté politique pour protéger le pays du prochain cyclone et le prémunir de l'accélération des conséquences du changement climatique.

Nouvelle stratégie africaine du gouvernement allemand

Encourager la paix, la sécurité et la stabilité. Investir dans le développement économique et la prospérité des femmes et des jeunes. Piloter la migration et s'attaquer à ses causes sont quelques uns des objectifs de cette politique qui tente de considérer l'Afrique non plus comme un continent de crise mais comme un acteur politique mondial, estime die Tageszeitung. C'est aussi comme cela qu'il faut comprendre le soutien de Berlin à la mise en place de ce qui serait la plus grande zone de libre-échange du monde.

La chancelière Angela Merkel avec, à sa droite, le président du Niger, Issoufou Mahamadou et son homologue congolais, Denis Sassous NguessoImage : picture alliance/dpa/Bundesregierung/G. Bergmann

Ce serait une véritable révolution, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui espère que d'ici au prochain sommet de l'Union africaine, en juillet, le rêve deviendra réalité. Il faut dire qu'actuellement les seize zones de libre-échange rendent les échanges plus que fastidieux : moins de 20% des exportations africaines restent ainsi sur le continent ! Même s'il reste de nombreux points à régler, le quotidien entrevoit dans cette zone de libre-échange une vraie chance pour le développement économique de l'Afrique.

Homosexuel ou pas, il est footballeur !

La Neue Zürchner Zeitung s'intéresse à Phuti Lekoloane, premier footballeur africain professionnel à avoir parlé ouvertement de son homosexualité. Depuis, son coming-out lui a coûté quelques transferts mais aussi beaucoup de reconnaissance dans les stades. Le gardien a assurément du courage, note le journal. Même si l'Afrique du Sud a adopté depuis 1994 une législation libérale vis-à-vis des homosexuels, au quotidien, l'intolérance reste de mise, en particulier en-dehors des grandes villes.

A ce jour, l'Allemand Thomas Hitzlsperger est le seul grand footballeur professionnel européen à avoir fait son coming-out.Image : dictum law communications/dpa

Phuti Lekoloane doit ainsi souvent composer avec des insultes du côté des fans, parfois aussi du côté de ses adversaires ou même des arbitres. La plupart du temps, ils ne parviennent pas à le déconcentrer. Ce qui le dérange plus en revanche, c'est quand les propos désobligeants viennent de sa propre équipe.

Malgré tout, il ne regrette pas sa décision, même si elle a aussi pu ralentir sa carrière. Il dit aussi qu'avec le temps, les réactions à son égard sont de plus en plus positives. D'autres joueurs, membres de grandes équipes sud-africaines, préfèrent garder le silence de peur de perdre des contrats, des sponsors et des fans.