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"Il faut une stabilité durable au Mali"

15 juillet 2020

Alors que la Cédéao arrive ce mercredi à Bamako, le M5 exige toujours la démission du président malien. Un expert allemand appelle au dialogue.

La CEDEAO arrive ce mercredi á Bamako après les manifestations meurtrières du week-end.
La CEDEAO arrive ce mercredi á Bamako après les manifestations meurtrières du week-end. Image : Getty Images/AFP/M. Cattani

La tension de ces derniers jours est quelque peu retombée. Les manifestations du week-end dernier ont fait au moins onze morts. Les leaders du Mouvement du 5 juin, qui avaient été arrêtés ont été relâchés lundi. Des leaders qui continuent d’exiger la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta. Selon Thomas Schiller, directeur Programme régional Sahel de la Fondation allemande, Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS), les protagonistes doivent privilégier le dialogue et le compromis. Lire l'entretien ci-dessous.

 

Thomas Schiller: Ce qu’il faut surtout privilégier, c’est le dialogue. Il faut trouver un terrain d'entente afin de résoudre cette crise, car le Mali est déjà confronté à des crises multiples comme la situation de sécurité, comme la crise alimentaire.

 

DW: Il y a quelques jours, le président IBK a reçu les leaders du Mouvement du 5 juin. Mais ce dialogue a accouché d'une souris.

Thomas Schiller:  Le problème, c’est que les positions des deux camps sont très éloignées l'une de l'autre. Les offres qu'a faites le gouvernement sont venues relativement tard. Par exemple, la dissolution de la Cour constitutionnelle qui a été faite par le président de la République, cela aurait dû se faire déjà beaucoup plus tôt. C’est une proposition, d'ailleurs, qui venait aussi de la délégation de la Cédéao.

"Les positions des deux camps sont très éloignées l'une de l'autre" (Thomas Schiller)

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DW: Est-ce qu'il faut aussi peut-être former un gouvernement d'union nationale pour espérer calmer les esprits?

Thomas Schiller: Un gouvernement, surtout, qui donne au moins des signes d'ouverture vers les opposants, aussi proposer quelque chose qui évite ce genre de contestations dans le futur. Et ça nécessite, par exemple, une refonte totale du processus électoral, qui doit être vraiment un processus et pas à un événement qui peut être contesté chaque fois s’il y a élections.


DW : Est-ce qu'il ne faudrait pas aussi, peut-être, dissoudre l'Assemblée nationale?

Thomas Schiller: C'est une possibilité et ça dépendra justement des positions des uns et des autres. Mais j'espère aussi que les opposants sont également ouverts au dialogue et ne comptent pas toujours sur des positions maximales.

Les manifestants exigent le départ du président Ibrahim Boubacar KeïtaImage : Reuters/M. Rosier


DW: Est-ce que vous pensez que l'opposition en fait un peu trop?

Thomas Schiller:  C’est une contestation qui ne date pas d'hier. Le gouvernement est d'ailleurs aussi responsable pour l'évolution des choses.


DW: Est-ce que vous craignez que la situation de 1991 et le renversement par la rue de Moussa Traoré, l’ancien president, puissent se rééditer en 2020?

Thomas Schiller: C’est une possibilité si les choses continuent comme ça. Mais vu la situation du pays, mais aussi vu la situation au Sahel en général, on ne peut pas se permettre, en fait, une situation d'instabilité pendant plusieurs mois. Pour le bien du Mali, il faut vraiment une stabilité qui est durable.

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