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Il y a 30 ans, le sang coulait à Tienanmen

3 juin 2019

En juin 1989, les chars de l'armée chinoise dispersaient la foule réunie sur la Place Tienanmen à Pékin pour réclamer davantage de libertés. Plus d'un millier de victimes parmi les manifestants, surtout des étudiants.

Bildergalerie Ich gegen die Welt
Image : Reuters/A. Tsang

"Je sais qu'à cette époque, de nombreux étudiants sont venus des quatre coins de la Chine, ils défilaient Place Tienanmen pour plus de démocratie et de paix. Leurs aspirations n'étaient pas les mêmes que celles du gouvernement. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais l'armée et les tanks ont foncé sur les étudiants, ça a été un bain de sang. C'est tout ce que je sais", voilà ce que déclare, en 2019, Mikel Zhang. 

Cet avocat a trente ans, il est né l'année du massacre de la Place Tienanmen. Malgré son humilité, il en sait beaucoup plus que la plupart des jeunes gens de sa génération, parce qu'il vit à Shanghai. En Chine, les événements de juin 1989 sont toujours tabous.

La raideur du régime, dans le viseur de la contestation de 1989Image : AFP/Getty Images/Goh Chai Hin

Le début des manifestations

Tout a commencé en 1987. Le Chinois Hu Yaobang, alors secrétaire général réformiste du Parti Communiste, est limogé. Hu Yaobang décède le 15 avril 1989 d'une crise cardiaque. Ses funérailles sont l'occasion pour une centaine de millier d'étudiants chinois de se réunir à Pékin pour protester contre un régime qui les musèle.

Les rassemblements durent des semaines. La contestation prend de l'ampleur. Les slogans dénoncent la corruption, le manque de démocratie.

La Place Tienanmen à Pékin est l'épicentre des manifestations qui réunissent jusqu'à un million de personnes.

L'armée ouvre le feu sur les étudiants

Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, les chars de l'armée écrasent le mouvement qui dérange le pouvoir. Les soldats tirent dans la foule et tuent plusieurs centaines de manifestants. Amnesty International parle d'au moins 1300 morts.
Zhou Fengsuo faisait partie des leaders estudiantins. Il réchappé au bain de sang et, comme beaucoup de survivants, il a pris le chemin de l'exil et a continué à militer pour la démocratisation de son pays. Selon lui, il ne faut pas perdre espoir de voir les choses changer en Chine :"même si de nombreux Chinois ont perdu espoir dans le mouvement pro-démocratie, je pense qu'il faut garder confiance. L'histoire sera de notre côté. Nous devons aussi croire que nous n'avons pas le choix, il faut continuer à nous battre."

Céréminie de souvenir aux victimes, en 2013, à Hong-KongImage : Getty Images

Le silence de Pékin

Les cérémonies de commémoration sont organisées à Taiwan ; en Chine, c'est impossible.
Toutefois, chose rarissime un journal proche du régime chinois a évoqué dans ses colonnes les violences d'il y a trente ans dans son édition de lundi… mais c'était pour se féliciter du fait que les "incidents de Tienanmen" aient "vacciné" la Chine contre tout mouvement contestataire à l'avenir.

 

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