Imbroglio gouvernemental en Allemagne
12 novembre 2015Le ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a annoncé un retour à l'application des réglements européens de Dublin pour les réfugiés syriens, dont les demandes devront être à nouveau examinées dans le pays européen d'arrivée. La chancelière Angela Merkel n'en savait rien, elle qui en avait suspendu l'application fin août. Pourtant, tous deux font partie de la même formation politique, l'Union Chrétienne-démocrate (CDU).
"Les observateurs se frottent les yeux, tant ils ne peuvent croire à de telles contradictions entre la chancellerie et le ministère de l’Intérieur ", constate la Süddeutsche Zeitung. Et pourtant, selon le journal munichois, "le chaos qui s’installe était prévisible. Depuis 2013, le gouvernement a choisi d’ignorer les avertissements des experts sur la crise qui s’annonçait aux frontières de l’Europe." Ensuite, Angela Merkel a échoué à donner une ligne d'action claire au gouvernement. Donc, "la décision de de Maizière est une suite certes absurde, mais logique", puisqu’il "continue d’agir dans un esprit de crise", juge la Süddeutsche Zeitung.
"Mais pourquoi donc tant d’intrigues" et de manigances politiques?, s’interroge de son côté die tageszeitung, la TAZ. Une fois de plus, la cacophonie qui règne à Berlin empêche "un débat de fond", estime la TAZ. Sur cette question par exemple: "Pourquoi ne proposons-nous pas, enfin, d’autres routes aux Syriens que celle des Balkans, et des moyens légaux de s'installer en Europe?". Si l'Allemagne ne répond pas à cette question, le pays ne sortira pas de l'urgence. Et alors, "les jeux politiques" continueront, conclut la TAZ.
La Commission Européenne, hypocrite envers Israël ?
La Commission européenne a décidé d’étiqueter tous les produits importés des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés. Une mesure technique, dit la Commission, pour qui il s'agit simplement d'informer les consommateurs. Une mesure politique, répond la presse allemande !
"La Commission européenne se défend de tout boykott dissimulé de l’État hébreu", explique le Tagesspiegel, de Berlin. Mais "Bruxelles cherche ici à imposer aux pays membres un agenda politique hypocrite".
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, de Francfort, ce geste est au contraire à saluer: "L’Europe envoie enfin un signal d’avertissement à Israël. La patience des Européens est à bout. Maintenant, l'Union doit également faire pression sur les Palestiniens."