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Inquiétudes et interrogations après les violences à Chemnitz

28 août 2018

La violence des manifestations conduites par l’extrême-droite à Chemnitz, dans l'est de l'Allemagne suscite des inquiétudes. Que penser de la rapidité et l'envergure de ces violences? 

Deutschland Demonstration der rechten Szene in Chemnitz
Image : picture-alliance/dpa/J. Woitas

"La mobilisation raciste a été incroyablement rapide"

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Alors que des manifestants s’en sont pris à des immigrés, la chancelière Angela Merkel est montée au créneau en précisant que la "haine dans la rue" n'a pas sa place en Allemagne.

"Chaque soir, il y a un problème. Les groupes s'affrontent. Je ne veux pas dire qu'ils ne sont que des étrangers. Il y a beaucoup de gens qui causent des problèmes. Vous ne pouvez pas aller en ville le soir sans craindre que quelque chose se passe."
Des propos d'un habitant qui illustrent la tension qui règne à Chemnitz dans l'ex-RDA. Outre les violences qui ont marqué les rassemblements de l'extrême-droite, c’est aussi le nombre des sympathisants, dont plusieurs ont défilé en faisant le salut hitlérien, qui constituent un choc pour l’Allemagne. 

Un fait nouveau

Une mobilisation qui n’est pourtant pas étonnante pour Beate Küppe, politologue à l'université de Basse-Rhénanie. 
Selon la chercheuse, la Saxe a une longue histoire liée à l’extrême-droite qu’elle a pendant longtemps refusé d’admettre. Mais celle-ci relève toutefois un fait nouveau, "ce qui est nouveau, c’est que la mobilisation raciste qui a eu lieu a été incroyablement rapide. Et ce qu'on voit tout à fait clairement est que nous avons les anciens nazis, qui étaient déjà en Saxe - et Chemnitz a toujours été un haut lieu des anciens nazis - et ceux-ci manifestent avec les nouveaux nazis. Il y a un extrémisme de droite organisé qui est prêt à être très violent. Dans le même temps - et c'est vraiment nouveau - il y a aussi un agenda politique. Ce qui est vraiment nouveau, c'est que ce visage est très visible. On ne peut plus parler simplement de citoyens inquiets."
Les sympathisants d’extrême-droite ont toujours su utiliser une stratégie de victimisation et donc d’autodéfense. Dans le cas de Chemnitz, les médias sociaux ont aussi contribué à la mobilisation observée à droite mais aussi à gauche. 
D’après Beate Küppe, il est désormais important de désigner le problème par son nom et encore plus important que les politiciens - et la police - s'y opposent et agissent de façon appropriée.

Cliquez sur la photo ci-dessus pour écouter son analyse.