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ConflitsMoyen-Orient

Craintes pour les civils face aux bombardements à Rafah

Avec agences
9 février 2024

Près d'un million et demi de civils sont réfugiés dans la ville du sud de l'enclave palestinienne. L'armée israélienne bombarde la ville et les réfugiés craignent une attaque terrestre.

Un homme avec une canne marche au milieu de débris de bombardements à Rafah
1,3 million de Palestiniens sont entassés dans la ville de Rafah Image : Said Khatib/AFP

Des ambulances qui arrivent, des blessés transportés par des civils, la panique... Scène de la nuit de jeudi à vendredi 9 février, aux abords d'un hôpital de Rafah dans la bande de Gaza. On dénombre cinq morts dans une frappe sur un immeuble résidentiel. "Il y a eu une très forte explosion", raconte un homme à l'Agence France Presse. Il explique avoir découvert que son appartement avait été touché. "Ensuite nous avons trouvé les martyrs allongés sur le sol. Deux d'entre eux étaient un père et sa fille". Et l'homme de déplorer la destruction d'un bâtiment "sans aucun avertissement."

La crainte d'une attaque terrestre

Des scènes qui se répètent alors que, mercredi 7 janvier, le Premier ministre israélien disait avoir ordonné à l'armée israélienne de "préparer" une offensive sur cette ville située à la frontière fermée avec l'Egypte. Et alors que des bombardements ont lieu sur cette ville où s'entassent 1,3 million de Palestiniens, des personnes qui fuient la guerre dans le reste de l'enclave depuis le début des opérations israéliennes, beaucoup sur place craignent désormais une attaque terrestre. 

"S'ils pénètrent dans Rafah, comme l'a dit Netanyahou, il y aura un génocide, il n'y aura plus d'humanité", dit un habitant. Si la qualification de génocide n'est juridiquement pas admise dans le contexte de la guerre à Gaza, les craintes pour les civils sont partagées sur la scène internationale. Dès jeudi, le chef de l'Onu, Antonio Guterres, a prévenu qu'un assaut sur Rafah, "augmenterait de façon exponentielle ce qui est déjà un cauchemar humanitaire". Et d'ajouter : "Nous avons clairement condamné les actes horribles du Hamas. Nous condamnons aussi clairement les violations du droit humanitaire international à Gaza".

Des dizaines de milliers de tentes et des logements de fortune ont été installés à RafahImage : Bashar Taleb/APA Images/picture alliance/ZUMA Press Wire

Critique des Etats-Unis

Dans une rare critique à l'égard d'Israël, le président américain s'est même exprimé sur la situation jeudi, avec des mots très durs contre un pays allié. "Je suis d'avis que la réaction dans la bande de Gaza a été excessive", a dit le président américain. "Il y a beaucoup d'innocents qui meurent de faim, beaucoup d'innocents qui sont en difficulté et qui meurent. Il faut que cela cesse."

Pour cela, de nouvelles négociations ont débuté jeudi au Caire avec l'Egypte et le Qatar, pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu entre Israëlet le Hamas. La situation reste très tendue dans toute la région. Des roquettes ont été lancées la nuit dernière depuis le Liban vers le nord d'Israël, sans faire de blessés apparemment. En attendant, à Rafah, les déplacés, qui ont érigé des dizaines de milliers de tentes et des logements de fortune, sont dans la crainte des heures et jours à venir. 

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