Les célébrations des 8 et 9 mai, pour commémorer l'armistice de 1945, sont instrumentalisées sur fond de guerre en Ukraine.
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Les commémorations de l’armistice de 1945, lorsque l’Allemagne nazie a capitulé, se sont poursuivies ce lundi [09.05.22].
1945 : À l'heure de la fin
Vaincue, libérée ou encore occupée : L’Allemagne est en ruines. La guerre a pris fin en 1945 en Europe avec la capitulation. Américains et Soviets rencontrent les soldats et civils qu’ils ont longtemps combattu.
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Le début de la fin
Le débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944, signe la fin de l´Allemagne nazie. Début 1945, les soldats américains atteignent la Sarre et occupent un village dans les environs de Sarrebruck, dans l'ouest du pays. Mais tout le monde ne voulait pas déposer les armes
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Plus qu'un symbole
Bien que la défaite soit depuis longtemps inévitable pour l'armée d´Hitler, les combats pour le contrôle de Berlin, la capitale du Reich, font encore rage en avril 1945. Les soldats de l'Armée rouge atteignent la Porte de Brandebourg, le symbole de Berlin. Rien que dans la ville, des milliers de soldats et de civils se suicident dans les jours qui suivent.
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En patrouille à Cologne
Mai 1945, après 262 attaques aériennes en cinq ans, la guerre prend fin à Cologne. Des soldats américains patrouillent dans les quelques rues encore debout dans cette ville presque entièrement détruite. Les bombes de l´Air Marshal britannique Arthur Harris, en particulier, ont changé à jamais le visage de la ville.
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Une image qui a fait le tour du monde
La rencontre des deux armées victorieuses sur les ruines d´un pont enjambant l´Elbe, près de Torgau dans la Saxe. Le 25 avril 1945, les soldats de la 58ème division soviétique de gardes et ceux de la 69ème division d´infanterie américaine se saluent. La photo sera diffusée dans le monde entier.
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Le choc des vainqueurs
Dans le camp de concentration de Dachau, près de Munich, on continue de tuer jusqu´à l´arrivée des soldats américains. La photo montre des GIs américains sur un wagon contenant des corps de prisonniers. Même les plus endurcis des soldats alliés sont horrifiés par les proportions du génocide.
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L'heure de gloire
Le 2 mai 1945, le soldat d'origine géorgienne Meliton Kantaria installe le drapeau soviétique orné de la faucille et du marteau en haut du Reichstag. Peu d'images symbolisent de manière aussi frappante la fin du troisième Reich que le drapeau des vainqueurs hissé sur Berlin. t
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Mort en 18 minutes
Presque personne ne connait le sort de la petite ville d´Emden, située à l´embouchure de l´Ems, dans le Nord de l´Allemagne. Le 6 septembre 1944, 15 000 bombes incendiaires et explosives y sont lâchées en moins de 18 minutes par 181 bombardiers canadiens. La dernière attaque aérienne sur cette ville a eu lieu le 25 avril 1945. Emden fait partie des villes les plus détruites d´Europe.
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Sur le chemin de la captivité
Les soldats allemands qui ont survécu à la guerre sont presque systématiquement placés en détention. Si les camps d´internement britanniques et américains passent pour humains, ce n´est pas le cas des camps soviétiques. Entre 1941 et 1945 plus de trois millions de soldats allemands sont envoyés en Russie. Près de 1,1 million y sont morts et les derniers soldats ne rentrèrent chez eux qu´en 1955.
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La nouvelle du jour
C´était l'un des objectifs des Alliés : le 2 mai 1945, les soldats américains apprennent dans une édition spéciale du journal de l´armée « Stars and Stripes » la mort d´Adolf Hitler. Le soulagement se lit sur les visages, la fin de la guerre est proche.
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Krupp : une industrie-clé en ruines
Tout comme pendant la première guerre mondiale, l’industrie de sidérurgie et d´armement Krupp faisait partie des entreprises indispensables pour les campagnes d´Hitler. Cette usine figurait sur la liste des cibles stratégiques des Alliés. Des milliers de travailleurs forcés ont été envoyés dans les usines Krupp. À la fin de la guerre les deux tiers des moyens de production avaient été détruits.
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Enfance détruite
Ils ne pouvaient pas comprendre la guerre et pourtant, les paysages en ruines ont servi de terrains de jeux à des millions d´enfants, pendant et après la guerre. Un traumatisme pour une génération, qui s´est par la suite illustrée par son zèle et son sens de l´économie.
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Ce qui reste de la guerre
L´homme pendant la guerre : ce soldat allemand inconnu a survécu. Mais son quotidien est encore très loin d´une vie normale. L´eau, l´électricité et le chauffage sont un luxe dans l´Allemagne de 1945. L´instinct de survie, la débrouillardise et l´inventivité restent de mise.
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Ein Frühling in Berlin – Un printemps à Berlin
70 ans après la fin de la guerre, devant la Porte de Brandeboug, la "Pariser Platz" est un lieu où passé et présent se mêlent. L´exposition « Mai 45 - Ein Frühling in Berlin » retrace à l´air libre la capitulation de la capitale, le 2 mai et la fin de la deuxième guerre mondiale en Europe, au printemps 1945.
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Devant des milliers de soldats qui défilaient sur la Place rouge à Moscou, Vladimir Poutine a proclamé que l'armée de Russie combattait en Ukraine pour défendre "la patrie" contre la "menace inacceptable" que représentent l'Ukraine et ses alliés de l’Otan Le président russe a fait un parallèle entre la guerre actuelle et la Deuxième guerre mondiale et déclaré :
"Je m'adresse maintenant à nos forces armées et aux combattants du Donbass. Ils se battent pour la Mère Patrie, pour son avenir, pour que personne n'oublie les leçons de la Seconde Guerre mondiale. Pour qu'il n'y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les exécutants et les nazis".
Le président ukrainien a, quant à lui, juré de gagner la guerre contre l'invasion des forces russes.
Volodymyr Zelensky a déclaré que l'Ukraine était fière de son rôle dans la victoire soviétique contre les nazis et qu'elle ne permettrait pas à Vladimir Poutine de s'en emparer pour justifier le conflit actuel en Ukraine.
L’historien Guilhem Zumbaum-Tomasi revient sur cette instrumentalisation politique de la Seconde guerre mondiale au micro de Sandrine Blanchard. Ecoutez l'entretien ci-contre.
Interview avec l'historien Guilhem Zumbaum-Tomasi
Guilhelm Zumbaum-Tomasi est actuellement directeur du Musée des Huguenots à Berlin. Il a auparavant été chercheur au Centre Marc Bloch sur la période nazie et la crise de la démocratie.
Charles Michel à Odessa
Le président du Conseil européen était, lui, en visite surprise à Odessa, une grande ville du sud de l’Ukraine. Dans son message aux Ukrainiens, Charles Michel a déclaré - je cite - "Le Kremlin veut supprimer votre esprit de liberté et de démocratie. […] Vous n'êtes pas seuls. Nous sommes à vos côtés, nous ne vous laisserons pas tomber".
De son côté, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU va organiser jeudi une session extraordinaire sur "la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine". Cette réunion se tiendra à la demande de Kiev, soutenue par plusieurs dizaines de pays.
Un ambassadeur russe éclaboussé de rouge
Toujours à l’occasion des célébrations du 9 mai, des séparatistes prorusses ont défilé dans les rues de Marioupol en brandissant des symboles russes. Ce port ukrainien a été conquis presque entièrement par l'armée envoyée par le Kremlin.
En Pologne, l'ambassadeur de Russie a quant à lui été arrosé d'une substance rouge et pris à partie par des manifestants pro-ukrainiens. Moscou a aussitôt dénoncé cet incident survenu à Varsovie.
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Vu d'Europe
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, est ce soir en Hongrie pour convaincre le dirigeant Viktor Orban de ne pas bloquer l’embargo européen sur le pétrole russe. Elle aussi a fait référence à la Seconde guerre mondiale lors de la cérémonie de clôture de la Conférence sur l'avenir de l'Europe :
''La mémoire de notre passé a toujours été le cadre de notre avenir. Et cela est d'autant plus important à l'heure où l'impensable est revenu sur notre continent. Les tentatives flagrantes de la Russie de redessiner les cartes et de réécrire même les parties les plus tragiques de notre histoire nous ont rappelé les dangers de relâcher notre emprise sur notre passé et notre avenir. De vivre dans un présent perpétuel et de penser que les choses ne peuvent jamais changer''.