1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Interrogations sur la brève "évasion" de Dadis Camara

Abdoulaye Sadio Diallo
6 novembre 2023

Le capitaine a été reconduit en prison. Mais les circonstances et les conséquences de l'opération menée, samedi, à la prison centrale restent floues.

Moussa Dadis Camara, ex-chef de la junte guinéenne
Le capitaine Moussa Dadis Camara a dirigé la Guinée entre 2008 et 2009Image : AHMED OUOBA/AFP/Getty Images

C'est le bruit des coups de feu qui ont écourté le sommeil des habitants de Kaloum, le centre administratif de Conakry le samedi 4 novembre. A l'aube, un commando militaire lourdement armé a attaqué la prison centrale et a réussi à extraire 4 prisonniers de renom.

Parmi eux, le capitaine Moussa Dadis Camara, le colonel Moussa Tiegboro Camara, tous deux arrêtés et reconduits en prison et Claude Pivi, encore en fuite et dont le fils aurait conduit les opérations du commando.

La sécurité de la prison mis en cause

Les quatre concernés sont tous des commanditaires présumés du massacre du 28 septembre 2009, dont le procès est en cours depuis plus d'un an. Maître Pépé Antoine Lamah, un des avocats de Dadis Camara, s'est confié aux médias guinéens :

"Il est quand même déplacé, voire inadmissible de qualifier cette situation d'évasion. Le président Moussa Dadis Camara a été victime par des individus lourdement armés qui l'ont embarqué de force dans un véhicule, vers une destination inconnue. L'État a failli à son obligation de garantir la sécurité des détenus de la maison centrale de Conakry."

Le récit de notre correspondant à Conakry

This browser does not support the audio element.

Pourtant, Ousmane Gaoual Diallo, ministre et porte-parole du gouvernement guinéen n'écarte pas la piste : "C'est difficile à expliquer, de dire qu'ils ont été enlevés. De toute façon, les enquêtes permettront de situer les responsabilités. Ce qui est clair, c'est qu'ils n'étaient pas les seuls accusés dans ce procès qui se trouvaient dans cette maison centrale. Pourquoi ce sont ces quatre personnes ,liées aux accusations, qui sont parties ? C'est les enquêtes qui permettront d'établir les faits".

Quel avenir pour le procès ? 

Avec cette évasion échouée, une question majeure se pose. Quel avenir pour le procès du 28 septembre ? Le ministre rassure : "Le procès était dans une phase importante, parce que de nouvelles personnes ont été inculpées et qu'elles doivent normalement être présentées à la barre. Ce sont des nouvelles personnes qui faisaient partie des autorités d'alors (à l'époque du massacre, NDLR.) et nous pensons que tout ceci devrait pouvoir se poursuivre tranquillement et c'est pour cela qu'il est important que la sécurité soit renforcée."

Déjà, le procureur général près la Cour d'appel de Conakry a instruit "aux fins de procédure à des enquêtes sur les faits d'évasion, de détention illégale d'armes de guerre, d'association de malfaiteurs et de complicité contre Dadis Camara, Blaise Gomou, Tiegboro Camara et Claude Pivi".

De son côté, le chef d'état-major général des armées a, dans un communiqué assuré que "toutes les dispositions sécuritaires sont prises pour retrouver le dernier fugitif, le colonel Claude Pivi".

Abdoulaye Sadio Diallo Correspondant en Guinée pour le programme francophone de la Deutsche Welleasadio14
Passer la section A la une

A la une

Passer la section Plus d'article de DW