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John Mahama veut plus d'engagement auprès des pays du Sahel

La rédaction francophone
18 décembre 2024

Sur la DW, John Mahama dénonce les attaques terroristes au Burkina, au Niger, et au Mali. Il plaide aussi pour le dialogue entre ces pays et la Cédéao.

 John Dramani Mahama à Accra en octobre 2015
John Dramani Mahama à Accra en octobre 2015Image : Xinhua/IMAGO

Au Ghana, le président élu, John Mahama, prendra ses fonctions le 7 janvier prochain après sa victoire à la présidentielle du 7 décembre dernier.

Dans une interview exclusive accordée à la DW, John Mahama se dit préoccupé par la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest, avec les attaques terroristes au Burkina Faso, au Niger, et au Mali.

Il dit regretter le départ de ces trois pays de la Cédéao. Pour lui, il faut poursuivre le dialogue avec les pouvoirs militaires en place dans ces pays.

"Quand j’étais président de la Cédéao, nous n'avons pas connu de crise comme celle-ci. Au Burkina Faso, si vous vous souvenez bien, il y a eu les troubles civils qui ont suivi les tentatives du président Compaoré de prolonger son mandat et les soldats ont pris le pouvoir. Si vous vous souvenez bien, nous avons géré la situation différemment de la manière dont les nouveaux chefs d'Etat l'ont fait. Nous avons toujours la menace de sanctions, mais nous ne les appliquons pas", dit le nouveau président élu du Ghana.

"Ce que nous avons fait dans le cas du Burkina Faso, c'est que, lorsque cela s'est produit, en tant que président de la Cédéao, moi-même, le président Macky Sall et le président Yayi Boni, avons été dépêchés par la Cédéao pour aller parler aux nouveaux chefs militaires. Nous leur avons parlé et nous avons dit que la Cédéao serait contrainte d'imposer des sanctions s'ils ne sortaient pas du programme de transition", dit encore John Mahama.

John Mahama sur la DW (audio)

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"Nous avons donc convoqué toutes les parties prenantes et c'est ainsi qu'elles ont fini par accepter un programme de transition prévoyant une révision constitutionnelle, un président civil et un soldat comme Premier ministre. Si vous vous souvenez bien, le président Kafando a été élu président, puis le chef militaire est devenu Premier ministre et ils se sont mis d'accord sur un programme de transition pour aboutir à des élections. Et après ces élections, Rock Kaboré a été élu. 
Je pense donc que nous devons recourir à la diplomatie pour tenter de les ramener au bercail. Ils pensent que notre organisation les a abandonnés et  je pense que nous devons leur faire changer ce discours."

"La situation sécuritaire est difficile"

John Mahama se dit préoccupé par la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest, avec les attaques terroristes au Burkina Faso, au Niger, et au Mali. 

"Si l'on examine toutes les évaluations des risques, on s'aperçoit que le Ghana est dans une situation très difficile. Nous devons donc travailler aussi vite que possible. Un proverbe africain dit que lorsque la maison de votre voisin brûle, vous devez l'aider à  éteindre le feu. Sinon, lorsque le feu aura ravagé sa maison, il s'étendra à la vôtre. Nous devons donc apporter au Burkina Faso, au Mali et au Niger tout le soutien dont ils ont besoin pour faire face à cette crise. Sinon, il est certain qu'elle s'étendra aux autres pays. Il y a déjà des incursions dans le nord du Togo. Je suis sûr que vous en avez entendu parler. Ce n'est donc qu'une question de temps. Nous devons donc être très proactifs."