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"L'AFC, c'est Joseph Kabila", affirme Félix Tshisekedi

7 août 2024

Retour sur l'interview de Félix Tshisekedi, président de République démocratique du Congo, sur Top Congo FM, média partenaire de la DW.

Le président de RDC Félix Tshisekedi lors d'une interview à la DW
Le président de RDC Félix Tshisekedi lors d'une interview à la DW, en avril dernierImage : DW

Le président de République démocratique du CongoFélix Tshisekedi, accuse son prédécesseur Joseph Kabila de préparer une insurrection et d'appartenir à un mouvement armé rebelle, l'Alliance Fleuve Congo. Félix Tshisekedi a prononcé ces accusations au cours d'une interview qu'il a accordée à un média partenaire de la DW, Top Congo FM.

Profitant d'un séjour du chef de l'Etat congolais à Bruxelles, Christian Lusakueno (Top Congo  FM) et Baudouin Amba Wetshi (du média CongoIndépendant) se sont entretenus pendant une quarantaine de minutes avec le chef de l'Etat congolais (voir lien YouTube ci-dessous).

Pour celles et ceux parmi vous qui n'ont pas eu le temps de visionner l'entretien, en voici un résumé.

"Je suis en forme"

L'entretien commence doucement. Les questions portent sur la santé de Félix Tshisekedi, en séjour à Bruxelles pour raisons médicales.

Amaigri, le président se veut rassurant "je suis en forme et prêt à revenir aux affaires", "je suis d'attaque", déclare-t-il sur un ton presque badin, avant d'affirmer que son retour à Kinshasa est pour "très, très bientôt".

Pouvoir d'achat et promesses de campagne

Nos confrères interrogent ensuite le président sur la hausse du dollar, la cherté de la vie. Félix Tshisekedi assure être solidaire de la population, même s'il commet un lapsus et affirme que parmi ses six engagements de campagne, il y avait la promesse de "réduire le pouvoir d'achat".

Le chef de l'Etat déclare "Je dors et je me réveille en pensant au peuple congolais. J'en prends même sur ma santé tellement c'est le premier de mes soucis."

Evaluation du gouvernement Siminwa et constitution

Quant aux réalisations du gouvernement de Judith Siminwa, il en appelle à la patience mais promet une première évaluation début 2025 - qui pourrait conduire le cas échéant à un réaménagement de l'équipe gouvernementale.

Non, il n'a pas l'ambition de rester "président à vie", affirme Félix Tshisekedi qui rappelle que ce type de modification constitutionnelle n'est possible qu'après référendum. En revanche, il plaide pour une décentralisation qui ne se fasse pas "au prix de l'unité de la nation" et suggère que les gouverneurs soient nommés par le gouvernement plutôt que désignés par les députés provinciaux.

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Les tensions avec le Rwanda

Au bout d'un quart d'heure, l'entretien aborde la crise dans l'est de la RDC, les relations avec l'Ouganda et surtout le Rwanda. Il n'y a pas de "négociations" en cours avec Kigali, mais seulement des discussions.

"J'ai testé leur bonne foi, je n'y crois plus du tout. Maintenant, c'est la pression", déclare Félix Tshisekedi.

Il remercie les Etats-Unis et salue en passant la "maestria" du facilitateur angolais Joao Lorenzo ainsi que la médiation de l'ancien président kenyan, Uhuru Kenyatta, plus crédible à ses yeux que William Ruto, l'actuel président du Kenya.

Accusations contre Kabila

Le président congolais a des mots durs envers son prédécesseur. Selon lui, Joseph Kabila "a boycotté les élections et prépare [maintenant] une insurrection"

"L'AFC, c'est lui", une accusation ouverte en référence à l'Alliance Fleuve Congo, un mouvement armé dirigée par Corneille Nangaa, qui sévit dans l'est de la RDC et auquel s'est rallié le M23.

Joint par la DW, Corneille Nangaa se refuse à tout commentaire.

L'opposition congolaise

Le chef de l'Etat congolais affirme également que l'Etat s'attèle à lutter contre la corruption qui était selon lui "une seconde nature" par le passé et qui continue de nuire au climat actuel des affaires.

Il balaie d'un revers de la main  les dissensions internes à son parti, l'UDPS, et cite Adolphe Muzito et "le Dr. Mukwege" comme les seuls opposants valables à ses yeux car, dit-il, ils restent objectifs "au-delà de leurs penchants politiques".