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Etat de droitIran

L'avenir incertain du régime iranien

26 juin 2025

Le cessez-le-feu avec Israël accorde un répit à l'Iran. Mais le régime des mollahs est affaibli. Et le peuple iranien dans tout ça ?

Iran Teheran 2025 | L'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, dans la vidéo publiée le 26 juin 2025
L'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, espère sauver le régime islamique en placeImage : Iranian Leader Press Office/Anadolu/picture alliance

L'accord de cessez-le-feu entré en vigueur mardi entre l'Iran et Israël a été l'occasion, pour Ali Khamenei de publier un communiqué dans lequel il salue la "victoire" de l'Iran. Cet homme puissant est le guide suprême du pays depuis 1989.

Mais désormais, il se cache, n'a plus accès aux communications électroniques pour garantir sa propre sécurité. Et il a même suggéré le nom d'éventuels successeurs.

L'économie iranienne est mise à rude épreuve par les sanctions économiques internationales, et le gouvernement est affaibli par les attaques d'Israël et des États-Unis contre son programme nucléaire et ses relais dans la région (les Houthis du Yémen, le Hezbollah au Liban ou le Hamas palestinien, notamment). Alors, Ali Khamenei poursuit désormais un objectif principal : la survie du régime en place depuis la Révolution islamique de 1979. 

L'Iran a soutenu de nombreux groupes politiques et armés pour asseoir son pouvoir dans la sous-région, comme le Hezbollah, au LibanImage : Hussein Malla/AP Phohot/picture alliance

L'appareil de sécurité iranien est mobilisé pour étouffer toute contestation en interne. Les mouvements citoyens comme "Femmes, vie, libertés" ont été écrasés à coups d'arrestations et de détentions arbitraires.

Trois scénarios possibles

Aucun des trois différents scénarios envisageables à court ou moyen terme ne permet au peuple iranien d'espérer un mieux démocratique.

  • Un coup d'État interne mené par de hauts responsables du gouvernement et de l'armée pourrait maintenir la structure de la République islamique et ainsi empêcher une nouvelle révolution. Un tel coup pourrait signifier un changement de visages mais pas forcément de cap politique.
     
  • Une dictature militaire est possible, mais les dissensions sont fortes entre les Gardiens de la Révolution et l'armée régulière qui opèrent en parallèle. Les Gardiens de la Révolution sont chargés de défendre la révolution islamique de 1979. Bien que leurs dirigeants aient été décimés, ils conservent une influence considérable.
     
  • La mort de Mahsa Amini avait suscité une vague de protestation en Iran et à l'étranger, en 2022Image : Vuk Valcic/Zuma/picture alliance
  • Ou alors une prise de pouvoir par l'opposition politique en cas d'effondrement du gouvernement. Mais l'opposition est divisée, beaucoup de ses représentants ont été tués ou emprisonnés au cours des années de répression, d'autres vivent en exil. Le fils de l'ancien Shah, renversé en 1979, vit aux États-Unis. Il est considéré comme l'un des leaders potentiels, mais on ne sait pas exactement quels soutiens il serait en mesure de rassembler. Pour rappel, la gauche iranienne s'était alliée un temps aux islamistes, en 1979, pour renverser le régime autoritaire du Shah.

Le choix aux Iranien.ne.s

Benjamin Netanyahu a lancé le 13 juin un appel au peuple iranien, un appel à « se rassembler » autour de leur drapeau, pour "combattre pour [leur] liberté contre un régime oppressif et diabolique".

Mais, toute tentative extérieure qui viserait à imposer un changement de régime en Iran pourrait avoir des conséquences inattendues, pas forcément positives pour les Iraniennes et les Iraniens qui ont déjà subi 46 ans de souffrances et de répression sous le pouvoir des mollahs.

La fin de 12 jours de guerre, actée mardi par Tel-Aviv et Téhéran, offre une respiration temporaire à la République islamique d'Iran. Le régime des mollahs est ébranlé comme jamais mais tentera de tout faire pour rester en place.

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