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PolitiqueMoyen-Orient

Iran : les défis qui attendent le président Raïssi

3 août 2021

Ebrahim Raïssi a été intronisé. Il aura pour mission de relancer l'accord sur le nucléaire et redresser l'économie minée par les sanctions américaines. 

Image : Vahid Salemi/AP Photo/picture alliance

Vainqueur de la présidentielle de juin dernier, marquée par une abstention record, l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi succède ainsi au modéré Hassan Rohani. C’est ce dernier qui avait conclu, en 2015, un accord sur le nucléaire iranien avec les grandes puissances. 

Sur la liste des dossiers qui attendent le nouveau président iranien, l’un des plus sensibles est sans doute celui du nucléaire. Si les Etats-Unis de Donald Trump s’étaient retirés de l’accord de 2015, le successeur de ce dernier, Joe Biden, se dit être prêt à y revenir et s'est engagé dans des négociations indirectes avec Téhéran, parallèlement à des pourparlers à Vienne avec les autres parties à l'accord – Chine, France, Allemagne, Russie et Royaume-Uni.

Mais avant même d’entrer en fonction, Ebrahim Raïssi a souligné qu'il défendrait les "intérêts nationaux", c’est-à-dire ceux de l’Iran.

Le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi et son prédécesseur Hassan Rohani lors d'une conférence de presse en juin 2021.Image : Iranian Presidency/dpa/picture alliance

Lire aussi : Les capacités de l'Iran face aux Etats-Unis

De nombreux défis
   

Au-delà de la question du nucléaire, selon le chercheur Christophe Werner, spécialiste de l’Iran et enseignant à l’Université de Bamberg en Allemagne, le nouveau gouvernement doit faire face à de multiples défis : la crise économique, consécutive des sanctions américaines, et la corruption endémique qui règne dans le pays. Le chercheur évoque également la crise sanitaire avec près de quatre millions de personnes contaminées par la Covid-19 et une campagne de vaccination qui n’avance pas. 

Il y a aussi la question des droits de l'homme avec une absence de libertés civiles et de sécurité, selon Christophe Werner qui estime que sans un déblocage dans les relations de l’Iran au niveau international, "aucune de ces crises ne pourra être vraiment résolue".

Cliquez pour écouter l'analyse de Thierry Coville

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Lire aussi : L'Allemagne et l'Europe face au conflit américano-iranien

Une situation qui reste tendue

Enfin, la tension s’est récemment accrue puisque Washington, Londres et Israël accusent l'Iran d'être l’organisateur d’une attaque contre un pétrolier géré par un milliardaire israélien en mer d'Oman, qui a fait deux morts le 29 juillet.

Les Etats-Unis ont menacé d'"une réplique appropriée". Téhéran a, de son côté, nié toute implication et a averti qu'il répondrait s'il était pris pour cible.

Pour Thierry Coville, spécialiste de l’Iran et chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) "avec un gouvernement du type de Raïssi au pouvoir, les tensions avec les Etats-Unis et Israël notamment dans la région vont rester très fortes."

En marge de l'intronisation d'Ebrahim Raïssi, des manifestations d’opposants étaient organisées à Stockholm ou encore Berlin. La cérémonie officielle d’investiture du successeur d’Hassan Rohani se tiendra au Parlement le jeudi 5 août.