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ConflitsIsraël

Israël-Iran : la tension continue de monter

Carole Assignon | Avec agences
13 juin 2025

L'attaque de l'armée israélienne en Iran provoque une cascade de réactions, mais aussi des inquiétudes au sein de la communauté internationale.

Iran Teheran 2025 | des gens dans la rue après un bombardement
L'armée israélienne dit avoir mené l'opération militaire en Iran avec plusieurs avions de combat.Image : TASNIM NEWS/AFP via Getty Images

Suite aux frappes aériennes menées le vendredi 13 juin par Israël, le président iranien a haussé le ton. Massoud Pezeshkian a assuré que son pays ferait "regretter" à Israël son attaque.

C'est avec quelque 200 avions de combat que l'armée israélienne dit avoir mené l'opération militaire qui a visé une centaine de cibles en Iran. Ces cibles seraient essentiellement des installations nucléaires et des sites militaires à travers la République islamique.

Selon le ministère israélien de la Défense, les frappes ont coûté la vie à la plupart des dirigeants de la force aérospatiale des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de l'Iran. Les Gardiens de la révolution ont confirmé la mort du commandant de leur force aérospatiale.

En réaction, Téhéran a opté pour le lancement d'une centaine de drones vers Israël.

À la mi-journée, les forces aériennes israéliennes continuaient d'intercepter ces drones lancés depuis l'Iran.

L'armée israélienne a visé une centaine de cibles en Iran.Image : Majid Asgaripour Wana News Agency via REUTERS

Provoquer un changement

L'attaque d'Israël contre l'Iran est une "guerre totale", selon Fawaz Gerges, professeur de relations internationales à la London School of Economics and Political Science.

Selon lui "les objectifs stratégiques d'Israël ne sont pas seulement de détruire le programme nucléaire iranien, mais aussi de provoquer un changement de régime en Iran".

Pour l'expert "l'Iran est confronté à un moment existentiel. Si l'Iran ne répond pas de manière décisive, cela pourrait vraiment fragmenter, affaiblir et saper le régime iranien, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays".

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque terroriste du Hamas palestinien, le 7 octobre 2023, sur le sol israélien, les tensions entre Israël et l'Iran, soutien du Hamas, sont allés croissantes.

Cette nouvelle escalade survient en plein processus de discussion entre Téhéran et Washington au sujet du nucléaire iranien. Le président américain, Donald Trump, a exhorté Téhéran à "conclure un accord avant qu'il ne reste plus rien".

Il a déclaré qu'il avait donné à l'Iran, avant les frappes israéliennes, un ultimatum de 60 jours sur l'accord nucléaire et ajouté que Téhéran avait maintenant une deuxième chance. Pour Fawaz Gerges "l'administration Trump espère utiliser l'attaque d'Israël pour obtenir davantage de concessions de la part de l'Iran."

Le président américain Donald Trump met en garde l'Iran.Image : Aaron Schwartz/Sipa USA/picture alliance

La risposte de l'Iran, un facteur déterminant

Selon l'éditorialiste et analyste politique Negar Mortazavi, Washington veut faire passer un message.

"Je pense que la déclaration de la Maison Blanche est très importante. Elle est courte et concise, mais je pense que le message qu'elle tente d'envoyer aux Iraniens est que nous ne voulons pas d'une guerre avec l'Iran et qu'elle avertit les Iraniens de ne pas les attaquer ou de ne pas exercer de représailles contre leurs autres partenaires, ce qui semble signifier que les pays arabes de la région sont concernés" explique-t-elle.

"Il faudra donc voir jusqu'où l'Iran ira dans ses représailles. S'agira-t-il d'une riposte calibrée et stratégique, ou bien d'une riposte totale ? C'est ce qui déterminera les prochaines étapes" assure Negar Mortazavi.

Alors que le prochain cycle de négociations est prévu ce week-end entre les États-Unis et l'Iran, beaucoup s'interrogent sur l'impact du conflit actuel sur ces négociations. En attendant, les dirigeants étrangers appellent, eux, à la retenue et à la désescalade.

Le ministère iranien des Communications a annoncé, ce vendredi, des restrictions temporaires d'internet dans le pays. Les compagnies aériennes dans le Golfe ont, pour leur part, annulé plusieurs vols en provenance et à destination de l'Irak, de la Jordanie, du Liban, de l'Iran et de la Syrie, la plupart de ces pays ayant fermé leur espace aérien après les frappes israéliennes sur le territoire iranien.