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ConflitsIsraël

Israël annonce vouloir autoriser l'aide vers Gaza

Konstanze Fischer | Avec agences
5 avril 2024

Une décision qui intervient alors que le gouvernement de Benjamin Netanyahu fait face à une pression croissante, à l'intérieur du pays comme à l'étranger

Le point de passage d'Erez entre Israël et la bande de Gaza
Le poste-frontière d'Erez est le seul point de passage permettant le transit entre Israël et la bande de Gaza. Image : picture alliance/dpa

Près de six mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le bilan est catastrophique et les perspectives sombres.

Chaque jour apporte son lot de victimes supplémentaires. Les craintes d'une régionalisation du conflit se sont encore accrues en début de semaine après la destruction du consulat iranien en Syrie par des frappes présumées israéliennes. L'objectif israélien d'anéantir le Hamas n'est pas encore atteint. Et 134 otages israéliens se trouvent toujours aux mains du mouvement islamiste.

La conduite de la guerre contre le Hamas à Gaza après l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre est de plus en plus critiquée par la population israélienneImage : AHMAD GHARABLI/AFP/Getty Images

La situation et le fait que les négociations pour un cessez-le-feu n'avancent guère font monter d'un cran la pression sur le gouvernement israélien. Ces dernières semaines, les manifestations d'opposants et de proches des otages se sont multipliés en Israël tandis qu'à l'étranger, les appels de l'Onu, de l'Union européenne ou encore de la Cour pénale internationale pour éviter qu'une famine ne s'installe dans la bande de Gaza se sont fait plus pressants. 

Ashdod, Erez et Kerem Shalom

C'est dans ce contexte que le cabinet de sécurité israélien a approuvé des "mesures immédiates pour augmenter l'aide humanitaire à la population civile" à Gaza. Celles-ci comprennent l'acheminement "temporaire" de l'aide par le port israélien d'Ashdod, au nord de l'enclave palestinienne et par le point de passage d'Erez, situé entre la bande de Gaza et le sud d'Israël. Par ailleurs, les autorités israéliennes vont aussi permettre "l'augmentation de l'aide jordanienne par Kerem Shalom", un autre poste frontière du sud d'Israël.

Joindre la parole au geste

Des annonces saluées par Berlin et Washington qui ont toutefois appelé à ce qu'elles se concrétisent rapidement. Sur son compte X, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, écrit : "Nous attendons du gouvernement israélien qu'il mette rapidement en œuvre ce qu'il a annoncé. Plus d'excuses", fin de citation.

"Ce sont des développements positifs" a estimé pour sa part le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken "mais seuls les résultats compteront et c'est ce que nous examinerons dans les prochains jours et les prochaines semaines. Est-ce que l'aide va effectivement parvenir à ceux qui en ont besoin partout à Gaza ?"

Selon la Maison Blanche, le président américain, Joe Biden, a pour la première fois évoqué, jeudi, lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, la possibilité de conditionner le soutien américain à Israël à des mesures "immédiates", "concrètes et tangibles" pour répondre à la catastrophe humanitaire à Gaza.

C'était la première fois que les deux hommes se parlaient depuis l'attaque, lundi, d'un convoi humanitaire de l'organisation World Central Kitchen, basée aux Etats-Unis.

Une barge de l'ONG World Central Kitchen chargée de nourriture arrive fait route de Chypre vers la bande de GazaImage : Israel Defense Forces/REUTERS

L'armée israélienne admet des "erreurs"

Ce vendredi, l'armée israélienne a reconnu une série d'"erreurs" qui ont entraîné la mort de sept humanitaires de l'ONG en question. Une affaire qui préoccupe aussi Berlin : un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a estimé qu'elle jetait une "mauvaise lumière sur la conduite de l'armée israélienne".

A noter enfin que le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a exigé l'arrêt de toute vente d'armes à Israël dans une résolution évoquant les craintes de "génocide" contre les Palestiniens - un terme qui suscite un vif débat. Vingt-huit des 47 membres du Conseil ont voté en faveur du texte. Six ont voté contre, dont les Etats-Unis et l'Allemagne. Treize pays, dont la France, se sont abstenus.