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Israël "Etat-juif" : la nouvelle loi passe mal

20 juillet 2018

"L'Etat-nation du peuple juif". C’est ainsi qu’une loi adoptée au parlement définit désormais Israël. Mais le texte fait polémique et suscite même des accusations de "racisme" envers la minorité arabe. 

Israel Jerusalem Knesset nach dem Gesetz zum "jüdischen Nationalstaat"
Image : picture-alliance/dpa/AP Photo/O. Fitoussi

Avec cette nouvelle votée jeudi, l'hébreu devient la seule langue officielle d'Israël, ceci alors que l'arabe avait le même statut. Le texte proclame également que Jérusalem, y compris sa partie orientale, est la capitale d'Israël. Il stipule par ailleurs que les "implantations juives sur le territoire israélien relèvent de l'intérêt national."

Sur ce dernier point Yariv Levin, du parti Likoud de Benjamin Netanyahu, explique que "ce point nous permet de renforcer les villes et les communautés juives. Par le passé il s'agissait plus d'un" état national pour tous les citoyens "et même pour les réfugiés et les envahisseurs. Nous revenons maintenant aux principes du sionisme. Ceci pour construire un état juif ici."

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait fait de cette loi son cheval de bataille. Il s'est félicité du vote.Image : Getty Images/AFP/S. Scheiner

Une loi qui pose problème

Si la nouvelle loi est saluée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son camp, elle est décriée par les Arabes israéliens qui estiment qu’elle encourage non seulement la discrimination, mais aussi le racisme. Pour Amir Fox de l’Institut israélien de démocratie, la loi pose en effet problème."Cette loi essaie de changer l'équilibre entre Israël en tant que démocratie et Israël en tant qu'État juif et il est très clair que les législateurs refusent d'inclure le droit à l'égalité dans la loi fondamentale comme il est écrit dans notre déclaration d’indépendance qui stipule que nous donnons la pleine égalité à tous les citoyens d'Israël", estime-t-il. "Cette loi fondamentale n'accorde clairement pas le même niveau d'égalité et est en fait conçue pour remplacer les lois que nous avions déjà, c’est problématique" précise encore Amir Fox.

La nouvelle loi entre dans la catégorie des lois fondamentales qui font office de constitution. Amir Fox estime qu’elle rend Israël plus juif et moins démocratique et qu’elle réduira les droits des minorités. Certains Palestiniens intérrogés estiment toutefois que l’adoption de cette loi facilitera leur lutte car elle mettra en évidence le véritable caractère de l'Etat d'Israël et sa véritable politique. 

Réactions internationales

Après le vote de la loi, l'Union européeene s'est dit "préoccupée", craignant une nouvelle complication dans la recherche d'une solution à deux Etats. "Nous respectons la souveraineté d'Israël, mais les principes de base, y compris le droit des minorités, doivent être respectés", a déclaré la porte-parole de l'Union Maja Kocijancic.

La Turquie va plus loin et parle d'un "piétinemment du droit universel" et du "bafouement des droits de citoyens palestiniens". 
 

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