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PolitiqueEgypte

Brouille diplomatique entre l’Egypte et Israël

17 mai 2024

Le gouvernement égyptien envisage de rappeler son ambassadeur à Tel-Aviv et de se joindre à la plainte pour génocide, déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice.

Des soldats israéliens au point de passade Rafah.
L'Egypte et ses médias ont intensifié leurs critiques à l'égard d'Israël à propos de la guerre déclenchée dans la bande de Gaza après l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.Image : Tsafrir Abayov/AP Photo/picture alliance

Le conflit opposant Israël au mouvement islamiste palestinien Hamas, qui dirige la bande de Gaza, a engendré des tensions croissantes entre Tel-Aviv et Le Caire.

Les relations entre les deux Etats se sont détériorées depuis que les troupes israéliennes ont pris le contrôle du point de passage de Rafah, à la frontière égyptienne.

"La situation actuelle entre Israël et l'Egypte est inquiétante. Pourtant, au début, l’Egypte s’est montrée coopérative et compréhensive vis-à-vis de la réaction d’Israël après l’attaque d’octobre", a expliqué Simon Wolfgang Fuchs, professeur associé à l’Université hébraïque de Jérusalem.

Depuis la prise du point de passage par Israël, l’Egypte a maintenu la frontière fermée et a déclaré qu’elle le resterait aussi longtemps que les troupes israéliennes seraient du côté de Gaza.

Le Caire a également déclaré qu'il ne coopérerait plus avec Israël pour transférer l'aide humanitaire et qu'il ne rouvrirait le passage que si le côté de Rafah repassait sous contrôle palestinien.

Jeudi (16.05.2024), Israël a annoncé de son côté qu'il enverrait davantage de troupes à Rafah, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé que la prise du passage était "une étape importante vers le démantèlement des capacités militaires et gouvernementales du Hamas".

Les livraisons d'aide humanitaire, notamment le carburant, indispensable au fonctionnement des infrastructures, sont toujours bloquées au poste frontalier de Rafah, après le déploiement de l'armée israélienne du côté palestinien.Image : Kyodo/picture alliance

L'Egypte poussée par la colère et la frustration

L'Egypte a durci le ton cette semaine vis-à-vis d'Israël après des mois de critiques mesurées, et va s'associer à la procédure introduite par l'Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice (CIJ) réclamant notamment le retrait des troupes israéliennes de Rafah.

Pour Nathan Brown, professeur de sciences politiques et d'affaires internationales à l'université George Washington, à Washington, les réactions actuelles de l'Egypte sont motivées par la colère et la frustration.

"La décision de se joindre à la plainte à la CIJ ne change pas nécessairement la légalité de l'affaire, mais l'Egypte exprime son mécontentement d'une manière très directe et même viscérale aux dirigeants israéliens."

Le politologue Nathan Brown ajoute que "l'Egypte considère définitivement la concentration des troupes israéliennes à sa frontière comme un problème de sécurité potentiel à long terme".

Il a rappelé que pendant près d'un demi-siècle, les accords de Camp David entre les deux Etats et le traité de paix qui a suivi ont limité le déploiement militaire égyptien dans le Sinaï, au nord de l'Egypte, près de la frontière avec Gaza et Israël.

C’est la première fois depuis 1979 que cela pourrait changer puisque, selon des sources concordantes, l’Egypte aurait récemment commencé à déployer des troupes et du matériel militaire dans le Sinaï.

 

 

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