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PolitiqueIsraël

Guerre entre Israël et le Hamas, quel rôle a joué l'Iran ?

Carole Assignon | Najidi Youhanna
10 octobre 2023

La tension est toujours vive dans la bande de Gaza suite à l'attaque du Hamas contre Israël. L'Iran qui est soupçonné d'avoir joué un rôle, nie toute implication.

L'Ayatollah Ali Khamenei devant des soldats iranniens
L'Iran est soupçonné d'avoir joué un rôle dans l'attaque du Hamas contre Israël Image : Office of the Iranian Supreme Leader/WANA via REUTERS

L'attaque du Hamas qui a surpris par son organisation et a aussitôt soulevé des interrogations. Il n'a pas fallu beaucoup de temps pour que certains responsables israéliens évoquent l'implication de l'Iran, un soutien des groupes opposés à Israël au Moyen-Orient. 

Réaction de Téhéran

Dès le lendemain de l'attaque du Hamas, dans une interview accordée à CBS News aux États-Unis, l'ambassadeur d'Israël aux États-Unis, Michael Herzog a d'emblée déclaré que les dirigeants israéliens soupçonnaient "des mains iraniennes dans les coulisses ".

L'ambassadeur d'Israël auprès des Nations Unies, Gilad Erdan, a lui rappelé à l'ONU avant une réunion du Conseil de sécurité, que le président iranien, Ebrahim Raissi avait rencontré les dirigeants du Hamas quelques semaines plus tôt. 

 Téhéran de son côté dit ne soutenir que "la légitime défense de la nation palestinienne" selon les propos du président Ebrahim Raïssi. Une position appuyée par l'Ayatollah Ali Khamenei, la plus haute autorité d'Iran.

"Les partisans du régime (d'Israël) et certaines personnes au sein du régime usurpateur lui-même, ont fait de fausses déclarations ces derniers jours et continuent de le faire, notamment en affirmant que l'Iran islamique se range derrière ce mouvement. Ils ont tort…" a assuré l'Ayatollah.

L'Ayatollah Ali Khamenei a nié toute implication de l'Iran dans l'attaque du Hamas Image : Office of the Iranian Supreme Leader/WANA via REUTERS

Alors que Téhéran cherche continuellement à consolider son influence au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen, ainsi qu'à Gaza, il n'est pas rare que les autorités iraniennes soulignent systématiquement le terme " axe de résistance " dans leurs discours et leurs positions sur Israël. Ce qui désigne explicitement des groupes qui s'opposent au droit d'Israël à exister et comprend principalement le Hamas et le Hezbollah basés au Liban. 

Le Hamas et la branche militaire du Hezbollah sont tous deux considérés comme des groupes terroristes par plusieurs pays, dont les États-Unis et l'Union Européenne.

Les responsables du Hamas et du Hezbollah ne cachent d'ailleurs pas le soutien qu'ils reçoivent de l'Iran. De l'argent et des armes notamment.

Un rapport de 2021 du Wilson Center, un groupe de réflexion basé aux États-Unis, indique ainsi que depuis au moins 2006, l'Iran "s'efforce de fournir à ses alliés régionaux et à ses mandataires, y compris les factions palestiniennes, le savoir-faire et l'équipement nécessaires pour produire des roquettes localement ".

L'attaque du Hamas intervient également au moment même où l'Arabie saoudite et Israël mènent des négociations sur la normalisation de leur relation diplomatique. Des discussions auxquelles l'Iran s'oppose.

Pas d'implication directe

Lundi, le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, s'est montré prudent en précisant que si Téhéran est un acteur majeur, il n'était pas encore en mesure de démontrer son implication directe dans la planification ou la formation en ce qui concerne l'opération du Hamas. Une prudence exprimée aussi par des responsables américains.

Selon Frédéric Encel, professeur de relations internationales, en se concentrant sur l'Iran, le renseignement israélien a peut-être minimisé la menace que représente le Hamas. 

Selon lui "les agences de renseignement israéliennes font un travail incroyable sur l'Iran" mais dans le même temps il estime "qu'elles ont donné une priorité excessive à cette menace, bien qu'existentielle par rapport à une menace tactique considérée comme inoffensive et excessivement locale ".

Pour Frédéric Encel, l'attaque menée par le Hamas a changé la nature de la guerre. Déjà, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la réponse d'Israël aux attaques du Hamas "changerait le Moyen-Orient ".