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Ivanka Trump dans le grand bain du G20

Bernd Riegert | Anne Le Touzé
9 juillet 2017

Donald Trump a une relation particulière avec les femmes, surtout envers sa fille qu'il pousse vers le haut. Au sommet du G20, Ivanka a eu le droit de jouer dans la cour des grands. Inacceptable, selon Bernd Riegert.

G-20 in Hamburg, Ivanka Trump
Image : Reuters/M. Kappeler

Le président américain Donald Trump a manifestement mal compris une chose lors du sommet du G20. Certes, les États-Unis et d'autres pays du G20 organisent chaque année des journées où les parents peuvent amener leurs filles au travail, mais ce n'était pas prévu pour cette rencontre.

Dans le cercle des chefs d'État et de gouvernement du G20, on a vu tout à coup Ivanka Trump s'installer tout naturellement à la table des négociations à la place de son père. Papa avait mieux à faire et a envoyé sa fille chérie qui, certes, n'occupe pas de fonction officielle, mais est "tout simplement merveilleuse". Ces mots, Donald Trump les avait répétés le matin-même à l'envi, atteignant des sommets du ridicule, juste parce qu'Ivanka venait de balbutier quelques phrases lors d'une table ronde de la Banque mondiale. 

Bernd Riegert, envoyé spécial à Hambourg pour le sommet du G20

Il y était question de promotion des femmes entrepreneuses. Donald Trump a donc certainement pensé qu'il pouvait appliquer cette promotion en hissant Ivanka sur le fauteuil du chef. Les autres grands du G20 ont dû se sentir floués - à juste titre. En effet, la chancelière Merkel pourrait avoir l'idée d'envoyer son époux, le professeur Sauer, la remplacer lors d'un prochain sommet. Et qui dit que le fils du Premier ministre canadien Justin Trudeau ne ferait pas un bon négociateur ? Certes, Hadrian n'a que trois ans, mais il n'aurait qu'à rester assis sans ouvrir la bouche, comme Ivanka. Une vérification hâtive auprès du protocole a ainsi révélé que les chefs d'Etat et de gouvernement ont le droit de nommer qui ils veulent pour les représenter au G20.

Il est toutefois remarquable de voir que Donald Trump n'a pas seulement mis les pieds dans le plat, mais qu'il y a sauté à pieds joints. L'entreprise familiale Trump, dont fait également partie le conseiller en chef du président et mari d'Ivanka, Jared Kushner, démontre on ne peut mieux qu'elle se fiche complètement des règles du jeu international. Tandis qu'une partie de la famille, deux fils du président, font fructifier dans leur propre entreprise l'argent de papa, l'autre s'essaie à l'exercice du pouvoir. Quant à Ivanka, elle continue de brader de la mode. De quoi donner des leçons aux potentats de seconde zone en Asie centrale et en Afrique.

Cette "famille formidable" ridiculise les États-Unis, mais cela ne semble déranger personne au sein du narcissique clan Trump, et surtout pas le père. Dans ce contexte, le fait que l'épouse du président, Melania, qui n'est pas réputée pour être une intellectuelle, ait interrompu la rencontre au sommet de Donald Trump avec le président russe pour emmener son mari au concert, ne vaut presque pas la peine d'être évoqué.