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Japon : les minorités visibles victimes de discriminations

Aimie Eliot
3 août 2021

Même si Naomi Osaka et Rui Hachimura ont porté les couleurs du Japon pendant les JO, certains Japonais doivent faire face au racisme.

Naomi Osaka éliminée des Jeux olympiques en huitième de finale de tennis lors des JO de Tokyo a un père haïtien
Naomi Osaka éliminée des Jeux olympiques en huitième de finale de tennis lors des JO de Tokyo a un père haïtien Image : Seth Wenig/AP/dpa/picture alliance

Deux champions japonais métis, la joueuse de tennis Naomi Osaka de père haïtien et le basketteur Rui Hachimura de père béninois ont brillé durant la cérémonie d’ouverture des Jeux de Tokyo.

En portant haut les couleurs du Japon, les deux athlètes métis ont incarné le visage d’une société diverse, encore peu visible. Pour Abel Nakao, de mère japonaise et de père nigérian, c’est un grand pas :

"J'ai l'impression que nous sommes également reconnus en tant que Japonais. Pas en tant qu'étranger, en tant que Japonais."

Un fléau du quotidien

La discrimination, c’est quelque chose qui existe au Japon (Black Lives Matter)

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Mais le jeune mannequin pointe du doigt le long chemin qu’il reste à parcourir. Les discriminations raciales font partie de son quotidien 

"Les officiers de police m’arrêtent toujours, peu importe ce que je fais, et même si je ne fais rien d’interdit, simplement en se basant sur mon apparence ; c’est vraiment frustrant", déplore le mannequin.   

Une stigmatisation que dénonce aussi Latyr Sy. Le jour de la cérémonie d’ouverture, le percussionniste d’origine sénégalaise a déclaré en avoir été écarté à cause de ses origines :

"Ils m’ont dit que ce n’était pas une bonne idée d’avoir un Africain dans le programme. J’ai vécu ici pendant plus de vingt-cinq ans, je fais partie de cette société. Au début, je n’ai rien dit. En fait, ça fait mal. La diversité, on doit la vivre."

Les discriminations : peu de place dans le débat public

Si les organisateurs affirment avoir annulé sa prestation à cause des restrictions sanitaires et budgétaires, le collectif Black Lives Matter Tokyo estime que la lutte contre les discriminations tient encore trop peu de place dans le débat public.

Selon Jaylon Carter, le vice-président du collectif, "Nous voulons contribuer à donner une voix aux gens, aux noirs qui vivent au Japon, aux métis noirs qui vivent au Japon. Beaucoup de gens considèrent que le problème n’existe pas ici, nous voulons montrer que la discrimination, c’est quelque chose qui existe au Japon".

Au moment des manifestations contre le racisme l’an dernier, Naomi Osaka avait contribué à ouvrir le débat en appelant les Japonais à se mobiliser.

A écouter aussi → 

Le racisme, une histoire d'émotions ? // Le mouvement Black Lives Matter résonne au Japon

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